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Christine and the Queens dénonce le sexisme et le harcèlement sexuel dans l'industrie musicale

Heloise Letissier, aka Christine and The Queens - Astrid Stawiarz  - Getty - AFP
Heloise Letissier, aka Christine and The Queens - Astrid Stawiarz - Getty - AFP

"J’ai quelque chose à dire, et c’est long". Alors que le mouvement #MeToo prend de l'ampleur dans le milieu de la musique, Christine and the Queens a publié ce vendredi un message engagé sur Instagram. Elle y dénonce le sexisme et le harcèlement au sein de l'industrie, à l'heure où de plus en plus de témoignages et accusations émergent sur les réseaux sociaux. Elle y défend les femmes, ses "soeurs", et demande: "Je veux qu'on les laisse tranquilles".

"Je ne suis pas surprise d'apprendre que, dans le milieu musical, comme dans tous les autres milieux, la libération de la parole engendre un bouleversement qu'il est ensuite difficile de maîtriser", écrit-elle. "Chacune, nous avons connu une forme plus ou moins ténue de harcèlement, des remarques sexistes, comme toutes nos soeurs qui marchent dans des bureaux, qui rentrent tard la nuit, qui sont de corps de métiers radicalement différents du nôtre".

"Sexisme à l'air libre"

"Je suis chanteuse, mais avant d'être chanteuse j'avais déjà exprimé le sexisme à l'air libre, celui qui ne se formule pas comme tel, celui qui se défend même de l'être", ajoute l'artiste, qui dénonce un "système encore en place", basé sur des "privilèges", "le pouvoir," et un ascendant "économique, intellecturel" ou encore "hiérarchique".

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A post shared by Viktorija Burakauskas (@toribur) on Jan 21, 2020 at 8:43am PST

Christine and the Queens estime qu'il est temps de prendre la parole, de "desserrer la mâchoire", "d'échanger nos différentes expériences", que "la voix redevienne outil de libération".

"Je voudrais qu'on laisse toutes les femmes qui veulent raconter leur histoire, je voudrais qu'on les laisse terminer leurs phrases", poursuit-elle, demandant aussi à ce qu'on arrête de "voler les œuvres" aux jeunes artistes féminines, qu'on leur "fasse confiance" et qu'on "les laisse se sexualiser comme elles le désirent".

"Il se trouve que moi, je n'ai pas subi de violences directes dans cet espace", précise la chanteuse dans son texte. "Mais je veux dire à toutes celles qui en ont été les victimes que je suis leur soeur, que nous sommes leurs soeurs et que personne ne les laissera tomber".

#MusicToo

#MusicToo, apparu au cours de l'été sur Instagram, est une plateforme qui aide à dénoncer les abus dans l'industrie de la musique. Ce collectif anonyme, assisté d'avocates, recueille via un formulaire les récits de victimes ou témoins de violences sexistes et sexuelles. La page Instagram de "Balance Ta Major", cible, elle, les méfaits dans les grosses maisons de disques et publie directement des témoignages, anonymes.

D'autres plateformes vont plus loin, à l'instar de DIVA -"Informations et ressources sur le sexisme et les violences sexuelles dans l'industrie de la musique"- et Change de Disque - "Nous luttons contre les problèmes structurels (rémunération, progression de carrière) & les violences sexistes et sexuelles systémiques dans la musique".

Article original publié sur BFMTV.com