Christian Perronne, l’histoire d’une chute

Connu pour ses travaux sur la maladie de Lyme, Christian Perronne suscite incompréhension et colère parmi ses pairs. L’ancien chef de service des maladies infectieuses à l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches, dans les Hauts-de-Seine, est désormais déconsidéré, tant pour ses traitements que pour ses analyses d’inspiration complotiste.

Ce jeudi 1er avril 2021, Christian Perronne reçoit dans son bureau de l’hôpital de Garches le photographe de Paris Match, Alvaro Canovas. Fait étrange : son badge de chef de service des maladies infectieuses - fonction dont il a pourtant été démis en décembre 2020 - est encore épinglé sur sa blouse. Adepte des théories alternatives, il publie l’été dernier, un réquisitoire contre la gestion de la crise sanitaire. Son pamphlet s’est écoulé à 100 000 exemplaires. Le médecin devient ainsi l’une des blouses blanches les plus en vue dans la sphère complotiste. Pour preuve, les narrateurs du documentaire « Hold-up » font de l’infectiologue leur caution scientifique. « Son succès, Perronne le doit à l’activisme des associations de malades de Lyme, des disciples qui voient en lui un sauveur incompris et persécuté, peut-on lire dans Paris Match, en vente dans les kiosques. C’est ainsi que ce professeur de 66 ans se présente, exclu, méprisé, victime de sa hiérarchie et du gouvernement. »

Des médecins le connaissant depuis les années 1980 racontent un professionnel, « drôle », « brillant » et « charismatique ». Mais sa splendeur s’est ternie ces dernières années. En cause notamment, ses prises de positions non conventionnelles sur la maladie de Lyme. Il attribue cette infection à la prolifération de tiques modifiées par un chercheur nazi réfugié aux Etats-Unis. Lyme devient désormais la maladie des patients non diagnostiqués et incompris. En pleine crise du Covid-19, Christian Perronne multiplie les dérapages. Ses propos pour défendre l’hydroxychloroquine lui ont valu l’été dernier, un premier courrier du Conseil de Déontologie de l’AP-HP, l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris. Après de multiples alertes au sujet des(...)


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