Christian Jacob saisit la CNIL après la lettre de Guillaume Peltier aux adhérents LR

Christian Jacob (d) et Guillaume Peltier à Paris le 21 janvier 2020 - ALAIN JOCARD © 2019 AFP
Christian Jacob (d) et Guillaume Peltier à Paris le 21 janvier 2020 - ALAIN JOCARD © 2019 AFP

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L'initiative laisse un goût amer sur les bancs des Républicains et pourrait bien se finir devant la justice. Alors que l'ancien vice-président du parti Guillaume Peltier a rejoint les rangs d'Éric Zemmour, il a adressé dans la foulée un mail aux adhérents leur proposant de le rejoindre. Christian Jacob a annoncé saisir la CNIL d'après une information de RTL, confirmée par BFMTV.

"Une utilisation frauduleuse" des fichiers LR

Le nouveau rallié à Reconquête, longtemps numéro 2 des LR, s'est ainsi fendu d'un message aux militants.

"J'appelle tous ceux qui ont cru au RPR, ceux qui ont aimé Philippe Séguin et Charles Pasqua, ceux qui ont eu le coeur battant lors des campagnes de Nicolas Sarkozy, ceux qui veulent que la droite reste la droite, à nous rejoindre", a écrit le député du Loir-et-Cher.

Christian Jacob a décidé de son côté de saisir la CNIL.

Il dénonce dans un courrier adressé à l'institution une "utilisation frauduleuse de nos fichiers puisque seuls les cadres du mouvement peuvent les consulter". "

De ce fait, "en sa qualité d'ancien cadre, il n'était plus en droit de les utiliser", souligne encore dans cette lettre le patron du parti.

Un délit puni de 5 ans d'emprisonnement

Christian Jacob a également écrit à Guillaume Peltier pour déplorer un "non-respect de nos règles et de nos valeurs" et lui rappeler que l'utilisation de fichiers par une personne non habilitée "relève du délit de détournement, puni de cinq ans d'emprisonnement et de 300.000 euros d'amende". "Je vous mets donc en demeure de cesser immédiatement d'utiliser les données personnelles des adhérents du mouvement", ajoute le président de LR dans ce courrier.

Peltier assume la démarche

Contacté par BFMTV, le désormais porte-parole d'Eric Zemmour se défend.

"C’est une fausse polémique pour deux raisons : mon fichier a été constitué ces quinze dernières années. C'était le fichier de La Droite Forte" (son ancien courant au sein de l'UMP puis des LR NDLR), ajouté à ceux " de nombreux tours de France, qui m’ont permis de collecter des adresses e-mails d’adhérents. J’ai été le numéro 2 du parti. Les adhérents donnent leurs mails", se justifie le parlementaire.

"Surtout la règle juridique est que toute personne peut se désabonner en cliquant simplement sur un lien.D’ailleurs j’envoie ces mails depuis des années", avance encore Guillaume Peltier.

A l'automne, les soutiens d'Eric Zemmour avaient déjà eu recours à des pratiques pouvant être qualifiées d'illégales aux yeux du règlement européen sur les données personnelles (RGPD). Ils avaient notamment multiplié des pétitions, en récoltant des adresses mails par la suite utilisées pour l'envoi de newsletters, sans pour autant récolter de consentement explicite à ce sujet.

Article original publié sur BFMTV.com