Choix du Premier ministre: un gouvernement NFP sans LFI? Castets "attend la réponse" du camp présidentiel

Un mois et demi après avoir remporté les élections législatives, la gauche accèdera-t-elle au pouvoir? Alors qu'Emmanuel Macron poursuit ce lundi 26 août ses consultations avant de nommer un Premier ministre, Lucie Castets a, comme Jean-Luc Mélenchon, évoqué l'hypothèse d'un gouvernement du Nouveau Front populaire sans aucun ministre insoumis.

"Hier, une question a été posée au camp présidentiel: si nous formions un gouvernement sans ministre LFI, s'engagerait-il à nous laisser appliquer notre programme sans censure? Nous attendons toujours la réponse", a écrit ce dimanche 25 août Lucie Castets sur X.

Alors qu'elle a repété tout l'été que "les quatres forces du Nouveau Front populaire ont vocation à gouverner", la candidate de l'union de la gauche à Matignon pourrait accepter de diriger une équipe PS-EELV-PCF. Devant la presse samedi, elle avait déjà dit "attendre les réponses à la question de Jean-Luc Mélenchon, saluant la "position constructive" du leader Insoumis.

Un "coup de poker" de Jean-Luc Mélenchon?

Pour la première fois depuis le second tour des élections législatives, Jean-Luc Mélenchon a ouvert la porte à une non-participation des Insoumis au gouvernement du Nouveau Front populaire. Sur TF1, Jean-Luc Mélenchon a interpellé les trois partis macronistes et la droite: "Le gouvernement de Lucie Castets, s'il ne comportait aucun ministre Insoumis, est-ce que vous vous engagez à ne pas voter la censure et à lui permettre d'appliquer le programme pour lequel nous sommes arrivés en tête des élections législatives?"

"Si vous nous répondez non, on dira que les ministres Insoumis, en fait, c'est un prétexte, c'est du programme dont vous ne voulez pas", a-t-il lancé.

Un "coup de poker" applaudi par les partenaires de l'ancien candidat à la présidentielle. "La déclaration de Jean-Luc Mélenchon met le camp Macron face à ses responsabilités", résumait auprès de l'AFP Marine Tondelier, la cheffe des écologistes.

Les premières réponses des responsables du camp présidentiel sont arrivées dès ce dimanche. L'idée d'un gouvernement de gauche sans LFI est un "tour de passe-passe", a estimé sur LCI François Bayrou, justifiant son "opposition" au Nouveau Front populaire en raison de son "programme dangereux pour le pays".

"C'est un programme dangereux pour le pays", car il contient "des choses extrêmement lourdes" notamment en matière d'immigration et de dépenses publiques, a-t-il insisté, jugeant "impossible" de prendre des décisions communes sur ces sujets, comme sur la sécurité, le nucléaire ou l'Europe.

Même son de cloche du chef des députés Horizons, Laurent Marcangeli, qui affirme que le programme du NFP "s'il était appliqué, provoquerait une crise". Par conséquent "nous nous y opposerons avec tous les instruments que la Constitution nous offre", ce qui pourrait "passer par le vote d'une motion de censure", prévient-il dans un entretien au Figaro.

Article original publié sur BFMTV.com