Chleuasme, hypocorisme, paronomase…C'est quoi ces figures de style ?

"Je meurs de soif, je vais boire un verre" : dans cette phrase des plus banales se sont glissées deux figures de style : une hyperbole (j’exagère, je ne risque pas de mourir) et une métonymie (je ne vais pas boire un verre, mais l’eau qu’il contient). J’aurais pu dire : "J’ai très soif, je vais boire", mais j’ai préféré une forme plus dynamique et suggestive. Car c’est là la caractéristique de ces tournures : "Elles donnent un surplus de sens à l’expression", résume Laurent Susini, professeur de stylistique et de linguistique à l’université Lumière-Lyon 2. Mais qu’est-ce exactement qu’une figure de style ? Pour le linguiste, "il y a figure quand l’effet de sens produit ne se réduit pas à ce qui résulte du simple arrangement syntaxique, autrement dit quand l’information excède les mots employés et leur ordonnancement". Ainsi, en disant "Il n’est pas mauvais, ce gâteau !", on affirme grâce à une litote que ce gâteau est très bon, pas seulement qu’il n’est "pas mauvais".

Notre langue compte des centaines de figures, qui jouent sur le sens des mots (métaphore, allégorie), leur sonorité (allitération, paronomase), leur place dans la phrase (antithèse, parallélisme), la syntaxe (ellipse, asyndète), ou sur l'ensemble du discours (formes répétitives, anaphore). La plupart sont connues depuis que les orateurs grecs ont inventé la rhétorique, art de l’éloquence et de la persuasion, dans leurs assemblées et tribunaux. Cette origine explique leurs noms intimidants –antanaclase, hyperbate, (...)

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