Chirurgie esthétique : une secrétaire médicale accusée d'avoir illégalement pratiqué
Âgée de 36 ans, la suspecte aurait amassé 186 000 euros en réalisant des injections de botox et d'acide sans en avoir le droit.
Certaines de ses patientes ont gardé un très mauvais souvenir de leur opération. Une femme âgée de 36 ans a récemment été arrêtée et mis en examen à Paris, pour avoir réalisé des dizaines d'injections "sauvages" de produits de chirurgie esthétique, alors qu'elle ne possède aucun diplôme de médecin.
D'après les informations du Parisien, la suspecte exerce en réalité la profession de secrétaire médicale dans différentes cliniques parisiennes et a "pour seul diplôme" un CAP coiffure. Cela ne l'a donc pas empêché, depuis plus de deux ans, d'injecter diverses substances à un certain nombre de patientes, par exemple de la toxine botulique (mieux connue sous le nom de botox) "pour faire disparaître les rides" et de l'acide hyaluronique "pour gonfler des parties du corps".
Une patiente victime de complications
Comme l'explique le quotidien régional, la supercherie a été révélée à la suite d'un signalement fait par une véritable médecin spécialiste en chirurgie esthétique. Cette dernière venait de recevoir une patiente victime de complications après une injection réalisée par la suspecte et a donc jugé nécessaire d'en référer à l'ordre des médecins.
L'institution a ensuite porté plainte, tout comme la patiente concernée, mettant la police sur la piste de la chirurgienne clandestine. Si les enquêteurs n'ont d'abord rien trouvé d'anormal en surface, il leur a suffi de se pencher sur les comptes en banque de la suspecte pour remarquer des incohérences majeures et des éléments troublants.
Près de 500 paiements identifiés par les forces de l'ordre
Le Parisien révèle ainsi que les agents de la brigade de répression de la délinquance contre la personne ont identifié "plus de 300 chèques, près de 150 virements et une bonne trentaine de versements d’espèces" correspondant à une pratique illégale de la chirurgie esthétique. La trentenaire a donc été arrêtée et, confrontée aux preuves recueillies par les policiers, n'a pas tardé à avouer les faits.
La jeune femme a ainsi expliqué aux forces de l'ordre qu'elle pratiquait ce type d'interventions depuis 2019. Elle a affirmé n'avoir eu aucun problème pour se procurer de l'acide hyaluronique, disponible en vente libre en pharmacie, mais a en revanche avoué avoir falsifié des ordonnances "obtenues dans son cadre professionnel" afin de récupérer des doses de botox.
Elle avait loué un appartement pour y accueillir ses clientes
Dans un premier temps, la médecin improvisée réalisait les injections "dans des centres esthétiques les jours de fermeture", mais elle a ensuite pris un appartement en location à Paris afin de le consacrer à cette activité illégale. Au total, cette mère de famille aurait amassé la somme de 186 000 euros en un peu plus de deux ans, d'après les informations du quotidien francilien.
Poursuivie par le parquet de Paris pour "exercice illégal de la médecine, détention, transport, acquisition et emploi illicite de médicaments par ordonnance falsifiée au préjudice de quatre médecins", la jeune femme a été placée sous contrôle judiciaire dans l'attente de son procès, qui devrait se tenir au mois de février 2023.
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