La Chine, patrie du thé devenue l’eldorado des chaînes de coffee shops
Avoir un ordinateur portable dans une main et une tasse de café Starbucks dans l’autre “est devenu un moyen pour les jeunes Chinois de la classe moyenne d’afficher leur statut”, rapporte The Economist.
Si la célèbre marque américaine a fait figure de pionnière en ouvrant ses premières boutiques en Chine voilà plus de vingt ans, elle est maintenant supplantée par des enseignes nationales qui se sont développées à la vitesse de l’éclair. En tête de ces dernières : Luckin Coffee, une entreprise née en 2017 et qui aligne dans tout le pays plus de 20 000 points de vente – contre 7 300 pour Starbucks. “Une tasse de café Luckin toute simple coûte environ un tiers du prix de l’équivalent Starbucks”, note le magazine économique.
En 2023, on comptait quelque 50 000 coffee shops en Chine. L’engouement des Chinois pour les boissons à base de café est tout récent. Il a fallu attendre les années 1980 pour que des marques comme Maxwell et Nestlé introduisent en Chine le café instantané. Et dix ans de plus pour voir apparaître les premières enseignes permettant de consommer du café fraîchement préparé.
La consommation de café a quadruplé
Alors que le PIB par personne en Chine a doublé entre 2010 et 2022, la consommation de café par personne a quant à elle quadruplé. “L’expérience chinoise fait écho à celle du Japon il y a une cinquantaine d’années, lorsque la hausse des revenus a conduit à une augmentation de la consommation de café”, relève The Economist.
Les coffee shops remplacent les chaguan, les maisons de thé traditionnelles, jusque dans le centre de Suzhou, une ville au riche patrimoine historique et culturel située à une heure de route de Shanghai. Mais, pour séduire, les marchands de café doivent sacrifier au goût local. L’une de leurs innovations : le “thé-café”, un mélange qui associe les deux boissons.
Selon le cabinet de conseil Deloitte, les principaux consommateurs de café en Chine restent en réalité les cols blancs âgés de 20 à 40 ans qui fréquentent les plus grandes villes du pays. Quant au “Chinois moyen”, il ne boit encore qu’une fraction de la quantité de café engloutie par son homologue américain : 0,1 kilo par an contre… 4,7 kilos.
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