En Chine, le marché de la cigarette fait un tabac
Le nombre peut faire tousser : 2 440 milliards de cigarettes ont été vendues en Chine en 2023, annonce le site de la chaîne américaine d’informations financières CNBC. Avec, derrière ces ventes record, une seule société : Guojia Yancao Zhuanmaiju, ou Bureau national du monopole des tabacs, plus connue sur les marchés internationaux sous son nom anglais, China Tobacco.
C’est tout simplement “la plus grande entreprise de tabac [du monde], dont presque personne n’entend jamais parler”, résume CNBC. Ce mastodonte de la cigarette, qui représente 97 % de la vente et de la production de cigarettes en Chine, a dégagé un chiffre d’affaires d’environ 1 500 milliards de yuans (195 milliards d’euros) au cours de l’exercice 2023, soit une augmentation de 4,3 % par rapport à l’année précédente. CNBC poursuit :
“Ces tendances de China Tobacco vont à contre-courant d’un contexte de déclin à long terme des ventes de cigarettes à l’échelle mondiale.”
Nouveaux marchés
Car, à lui seul, China Tobacco représente un peu moins de la moitié des ventes mondiales de tabac, lesquelles ont chuté d’environ 2,7 % depuis 2019, pour atteindre 5 180 milliards de cigarettes. La société devance de loin le deuxième producteur, l’américain Philip Morris, dont le chiffre d’affaires plafonne à 33,1 milliards d’euros– soit près de six fois moins.
Il faut dire que le marché chinois, avec plus de 300 millions de fumeurs, a longtemps suffi à écouler les cigarettes de China Tobacco. Le géant s’intéresse toutefois à de nouveaux marchés : les exportations de tabac de la Chine “auraient connu une forte croissance en 2023, à 9,173 milliards de dollars [8,63 milliards d’euros], soit une augmentation de 22,2 % en un an”, souligne CNBC, citant des données révélées par la société britannique d’études de marché Euromonitor.
Interrogée par la chaîne américaine, Judith Mackay, qui dirige le cabinet de conseil Asian Consultancy on Tobacco Control, estime que “China Tobacco aspire à suivre les traces des géants internationaux comme Philip Morris et British American Tobacco. L’objectif ultime est de vendre plus de cigarettes ou de produits à base de nicotine – c’est le principe de toute entreprise de tabac, tranche-t-elle. Les effets ne peuvent être que néfastes.”
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