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Les Chiliens vont-ils se débarrasser de la Constitution du dictateur Pinochet?

"J'approuve" ("apruebo") ou "Je rejette" ("rechazo"). C'est le choix proposé dimanche aux 14 millions de Chiliens appelés à se prononcer pour, ou contre, la rédaction d'une nouvelle Constitution, en remplacement de l'actuelle votée en 1980 en pleine dictature d'Augusto Pinochet. Le scrutin avait été initialement prévu pour le 26 avril dernier mais reporté en raison de la pandémie du Covid-19. La refonte de ce texte, resté en vigueur depuis quarante ans malgré la transition démocratique des années 1990, était l'une des demandes majeures des contestataires lors des manifestations chiliennes qui ont éclaté à partir du 18 octobre 2019.

"Ce référendum est une réponse à la pression de la rue qui l'exigeait lors des manifestations il y a un an, confirme Christophe Ventura, directeur de recherches, spécialiste de l'Amérique latine à l'Institut de recherches internationales et stratégiques (Iris). C'est en réalité une concession du gouvernement Piñera qui a pour objectif immédiat de canaliser cette déferlante sociale et les demandes qui l'accompagnent." Des demandes qui ont effrayé le propre camp du président conservateur Piñera, comme le souligne Marion Di Méo, doctorante en sciences politiques. "Le sujet Pinochet reste épineux et divise même à droite. Si une partie s'est éloignée des militaires et s'il y a eu une réelle distanciation dans les années 2000, une autre se revendique de l'héritage Pinochet et tient encore à cette notion de 'démocratie protégée', faisant peu confiance a...


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