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Chili: La Cour constitutionnelle valide la loi sur l'avortement

SANTIAGO (Reuters) - La Cour constitutionnelle du Chili a déclaré lundi que la loi dépénalisant l'avortement thérapeutique dans certains cas était conforme à la Constitution, une victoire politique pour la coalition de centre gauche de la présidente Michelle Bachelet et pour les associations qui militaient depuis des années pour la levée de sa stricte interdiction. Après la décision de la Cour constitutionnelle, les Chiliennes pourront obtenir un avortement dans les cas où leur vie est en danger, où un foetus n'est pas viable et lorsqu'une grossesse résulte d'un viol. Le Chili demeurait l'un des rares pays au monde où l'avortement était illégal dans tous les cas de figure. L'interdiction avait été décidée vers la fin de la dictature du général Pinochet et Michelle Bachelet avait présenté un projet de loi visant à assouplir l'interdiction, peu après sa seconde investiture, en 2014. Le parcours jusqu'à l'adoption définitive de la loi par le Congrès chilien a été laborieux, semé d'embûches et de contretemps, la coalition de centre gauche s'avérant particulièrement divisée alors qu'en face, l'opposition affichait un front uni. Le projet de loi a été adopté sous sa forme définitive en août, mais des députés conservateurs avaient saisi la Cour constitutionnelle pour tenter d'obtenir son invalidation. Après avoir entendu les arguments de plus de 130 organisations au fil des derniers jours, la Cour constitutionnelle a rejeté le recours, ce qui signifie que le texte a désormais force de loi. A la suite de la décision, les membres d'associations féministes et de partis politiques de centre gauche et du centre ont fait la fête devant le tribunal, dans le centre de la capitale Santiago. "Ce que signifie sans ambiguïté cette décision, c'est que le Chili ne figurera plus, une bonne fois pour toutes, sur la liste des pays qui pénalisent encore l'avortement dans tous les cas de figure", a déclaré Ana Piquer, directrice d'Amnesty International pour le Chili. (Gram Slattery et Antonio de la Jara; Eric Faye pour le service français)