Chico des Gipsy Kings : "Le monde entier était obnubilé par Brigitte Bardot, et elle venait avec nous dans les soirées, cachée sous une perruque"

En cette fin d’année, et alors qu’il vient d’entamer une tournée des églises, Chico Bouchikhi, le cofondateur des Gipsy Kings, souhaite livrer un message fort. Pour lui, la musique est une passerelle capable d’unir les peuples au-delà des croyances et des frontières. “Moi qui suis musulman, me retrouver dans une église chrétienne avec tout le côté sacré et spirituel, c’est magnifique. Là, on ne pense pas à ce qu’on est ou à ce qu’on n'est pas. L’important, c’est ce que l’on vit et ressent”.

En effet, dans ces lieux empreints de spiritualité, ses concerts rassemblent un public d’horizons variés, “une véritable mosaïque humaine”. “Il n’y a pas que des chrétiens dans ces églises, il y a d’autres cultures, d’autres religions. Ce qui est beau, c’est cette communion qui naît autour de la musique”. Un symbole fort pour le chanteur qui œuvre, depuis toujours, pour la paix et la fraternité.

Car cette capacité de rassembler ne date pas d’hier. Tout commence pour lui dans les années 70, à Saint-Tropez à une époque où la musique gitane envahit les rues et les terrasses. “À 17/18 ans, avec Nicolas Reyes et ses frères, on faisait la manche et on jouait dans des restaurants. Petit à petit, on a franchi des étapes”, se remémore-t-il avec émotion tout en racontant la suite de son parcours. Pour leur plus grand bonheur, leur groupe attire les regards et va, au gré des rencontres, prendre du galon. Ensemble, ils finissent par se produire dans des soirées privées, notamment pour une certaine Brigitte Bardot.

"Les gens disaient : "Tu engages les gitans, tu as Bardot en prime"

Une rencontre qui marque un tournant dans leur carrière. “Elle nous a reçus comme si on se connaissait depuis toujours”, confie-t-il tout en revenant sur la genèse de leur amitié. “À la fin de la soirée, elle m’a demandé combien elle nous devait. Je lui ai répondu : Mais c’est plutôt moi, combien je vous dois ?”. Depuis ce jour-là, les deux artistes se sont toujours soutenus. L’actrice, figure mythique des années 70, n’hésitait d’ailleurs jamais à faire jouer ses relations pour les pousser sur le devant de la scène. Des souvenirs qui resteront à jamais ancrés dans sa mémoire. “Elle dansait avec nous, cachée sous une perruque et les gens disaient : La danseuse ressemble à Bardot… Ils avaient compris que c’était elle”. Un lien indéfectible qui lui rappelle une époque où la simplicité et l’authenticité prenaient le pas sur le reste.

La suite, tout le monde la connaît. Les Gipsy Kings ont conquis le monde grâce à leur musique, une passion qui n’est pas prête de s’éteindre pour Chico Bouchikhi. “Je prends mon bâton de pèlerin en forme de guitare et je parcours le monde pour promouvoir la paix, la tolérance et la fraternité”. Un engagement d’autant plus important aujourd’hui, alors que les tensions internationales sont palpables.

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À l’approche des fêtes de fin d’années, le septuagénaire formule un souhait simple mais essentiel : “Si un message doit être compris et partagé, c’est celui-là. Et si on me demande mon cadeau de noël, il est là : que la paix revienne et que les hommes retrouvent l’amour qui les unit”.