Chez Boeing, les ouvriers mettent fin à sept semaines de grève aux États-Unis
ÉTATS-UNIS - Ils étaient mobilisés depuis plus de sept semaines. Les ouvriers grévistes de Boeing ont finalement accepté un projet d’accord social, dans la soirée du lundi 4 novembre, à la veille de l’élection présidentielle américaine. Plus de 33 000 employés de la région de Seattle, dans le nord-ouest des États-Unis, vont ainsi retourner dans deux usines d’assemblage majeures à compter de ce mardi.
Boeing : grève massive des salariés dans la région de Seattle, dans un contexte de crise interne
« La grève va prendre fin et il nous appartient maintenant de reprendre le travail et de commencer à construire les avions, d’augmenter les tarifs et de ramener cette entreprise sur la voie de la réussite financière », a déclaré Jon Holden, le président de l’IAM-District 751, la branche du syndicat des machinistes, lors d’une conférence de presse. « Je suis fier de nos membres », a-t-il ajouté. « Ils ont accompli beaucoup de choses et nous sommes prêts à aller de l’avant ».
Après avoir rejeté deux offres, l’IAM-District 751 a indiqué avoir approuvé à 59 % l’accord prévoyant une hausse salariale très proche de ses revendications (à hauteur de 38 % contre 40 % souhaités). En revanche, cet accord ne prévoit pas le rétablissement de l’ancien dispositif de retraite, souhaité par de nombreux employés, qui offrait une pension à montant garanti. Ce système avait été supprimé par un accord social en 2014 au profit d’un dispositif basé sur la capitalisation.
« Je pense que Boeing peut faire mieux. Ils peuvent nous rendre notre retraite et faire davantage en termes d’équilibre entre travail et vie personnelle », estimait ainsi vendredi Mike Corsetti, inspecteur qualité depuis 13 ans. Mais pour Boeing, ce rétropédalage est inconcevable car « excessivement cher ».
La plus coûteuse grève de ce siècle aux États-Unis
D’après le cabinet Anderson Economic Group, cette grève de plus de sept semaines s’est révélée être la plus coûteuse de ce siècle aux États-Unis, avec plus de 11,56 milliards de dollars d’impact direct depuis le 13 septembre, dont 6,50 milliards de manque à gagner pour Boeing et 2,87 milliards pour ses fournisseurs.
Cette fin de la grève est d’autant plus cruciale pour Boeing, car le groupe se trouve dans une situation financière plus que précaire depuis le crash de deux 737 MAX 8 en 2018 et en 2019, ayant coûté la vie à 346 personnes. Kelly Ortberg, patron du groupe depuis août, s’est dit « heureux » qu’un accord ait été trouvé. « Les mois écoulés ont été difficiles pour nous tous, mais nous faisons partie de la même équipe », a-t-il déclaré dans un message adressé aux employés.
Le président des États-Unis Joe Biden a « félicité » le syndicat et la firme « d’être parvenus à un accord qui reflète le dur labeur et les sacrifices des 33 000 machinistes » et mentionné aussi le soutien de son équipe économique. « Au cours des quatre dernières années, nous avons démontré que la négociation collective fonctionne. Les bons accords profitent aux travailleurs, aux entreprises et aux consommateurs et sont essentiels à la croissance de l’économie américaine », a-t-il encore déclaré, à la veille de l’élection présidentielle
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