Chez Boeing, les machinistes votent la grève

Les salariés qui travaillent sur les chaînes de production des Boeing 737,777 et 767 cargo sont en grève illimitée. Ils rejettent la nouvelle convention collective proposée par l’avionneur, pourtant signée dimanche 8 septembre par leurs représentants syndicaux, au terme de plusieurs mois de négociations tendues. Un mouvement qui risque de porter “un coup dur” à Boeing, “qui perd déjà de l’argent”, souligne The World Street Journal.

Jeudi 12 septembre, les quelque 33 000 machinistes affiliés au syndicat IAM-District 751 dans la région de Seattle ont voté à 96 % en faveur de la grève, précise le quotidien américain. Avec pour conséquence immédiate la mise à l’arrêt de deux importantes usines d’assemblage à Puget Sound, dans le nord-ouest des États-Unis, paralysant la production des trois avions les plus vendus par Boeing alors que les retards de livraison se sont déjà accumulés.

“Le vote de jeudi traduit le rejet massif d’un accord qui, selon les travailleurs, était bien moins généreux que ne l’affirmaient les dirigeants de Boeing”, explique The World Street Journal. Les augmentations de salaires proposées – 25 % de hausse étalée sur quatre ans – ont été jugées insuffisantes après dix ans de stagnation des salaires et de hausse du coût de la vie dans la région.

“Un employé a fait remarquer que le salaire de départ proposé, soit 21 dollars de l’heure, était équivalent à celui proposé par une chaîne de hamburgers locale, Dick’s Drive-In, qui offre en plus à ses employés une assurance maladie gratuite et une retraite complémentaire. ‘Vous pouvez gagner davantage en préparant des hamburgers !’ a-t-il déclaré.”

Cette grève intervient au plus mauvais moment pour le géant de l’aéronautique, qui accumule les dettes depuis le spectaculaire accident du 737 MAX d’Alaska Airlines, en janvier dernier, au cours duquel une porte s’était arrachée du fuselage en plein vol à cause de quatre boulons manquants. Depuis, l’avionneur a dû ralentir la production du 737 afin de renforcer le contrôle qualité sur les chaînes d’assemblage. “Un arrêt prolongé mettrait à rude épreuve la chaîne d’approvisionnement du secteur et aggraverait la pénurie d’avions dont souffrent déjà les compagnies aériennes”, note le journal.

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