“Les cheveux en bataille(s)”, une série à retrouver sur notre site
Nos cheveux parlent de nous comme ils disent la société dans laquelle nous évoluons. Cheveux apparents, cheveux cachés, cheveux disciplinés, cheveux rebelles, exubérance comme rareté : ils portent notre identité tout autant qu’ils s’imprègnent de l’esprit du temps.
En développant cette série, le premier constat a été que les cheveux sont un véritable sujet pour la presse internationale. Sur tous les continents, cette question révèle des enjeux et des préoccupations propres à chaque société.
Notre série ouvre ainsi sur le salon de coiffure comme lieu d’épanchement de l’âme et de la psyché. The New York Times s’est en effet intéressé à ces coiffeuses togolaises qui assurent un service de salubrité psychique en pratiquant la technique de la parole thérapeutique avec leurs clientes. “Les clientes arrivent et pleurent devant nous, nous entendons tout”, explique ainsi l’une des coiffeuses entraînées à l’art de la parole et de l’écoute. Sous les casques chauffants et entre deux mises en plis, ces femmes s’épanchent auprès de ces professionnelles formées à cette pratique par des ONG qui cherchent à remédier au manque de prise en charge de la santé mentale dans l’une des régions les plus pauvres du monde.
The Washington Post a laissé parlé, dans ses colonnes, David Moinina Sengeh, qui dirige le gouvernement sierra-léonais depuis 2023. Longtemps paré de longues et épaisses dreadlocks, il a fini par les couper. Et avec ses cheveux sont tombés beaucoup de préjugés comme sont apparus de nombreux changements dans le regard qui était porté sur lui. “Je ne suis pas mes cheveux. Je suis moi, tout comme vous êtes vous”, affirme-t-il dans ce témoignage aussi profond que drôle.
En Allemagne, c’est la rareté du cheveu qui inquiète ces hommes poussés vers les cliniques turques qui promettent des greffes de cheveux bon marché ou au rabais. Une épopée capillaire que détaille Die Zeit. Le quotidien allemand a enquêté sur la plus grande clinique capillaire du monde, située à Istanbul. Les patients en mal de cheveux sont pris en charge par près de trois cents techniciens en blouse verte répartis en deux équipes, qui opèrent de 6 heures à 22 heures dans ses soixante salles d’opération. Pendant que se greffent les microcheveux, “des interprètes en tailleur bleu arpentent les halls. À l’extérieur, les chauffeurs de limousine fument en attendant leurs patients devant leur véhicule.”
[...] Lire la suite sur Courrier international