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Chevaux mutilés: depuis 5 mois, la Miviludes surveille la piste d'une dérive sectaire satanique

Des chevaux dans un pré (Photo d'illustration). - Flickr - CC Commons - Agrilife Today
Des chevaux dans un pré (Photo d'illustration). - Flickr - CC Commons - Agrilife Today

Haine des animaux? Défi macabre sur Internet? Mimétisme? Mort naturelle, parfois? Le mystère autour des agressions de chevaux en France n'a toujours pas été élucidé. Depuis plusieurs mois, les autorités recensent une multitude d'équidés tués, une vingtaine d'oreilles coupées, des mutilations d'organes génitaux ainsi que des lacérations, mais aucune piste ne permet encore d’expliquer ces actes macabres.

"Des sacrifices rituels de type satanique"

Soucieux de ne laisser filer aucun indice, les gendarmes étudient minutieusement chaque fait rapporté et mènent leurs enquêtes appuyés, au niveau national, par l'office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique. "Fin mars-début avril", la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) a également été sollicitée par la gendarmerie nationale pour apporter son concours aux investigations "sur des dossiers de mises à mort de chevaux commises à partir du mois de février", précise l'organisme d'Etat contacté par BFMTV.com.

"Si à ce jour, aucun élément ne permet d'établir formellement un lien avec un éventuel mouvement sectaire, certains faits rappellent des pratiques liées à des rituels sectaires et notamment dits sataniques", souligne en effet le ministère de l'Intérieur.

Des "trophées à la forte charge symbolique"

Certes, l'hypothèse d'une secte n'est qu'une piste parmi d’autres mais la Miviludes admet elle aussi que certaines agressions font écho à "des sacrifices rituels de type satanique". La surveillance initiée il y a cinq mois permet à l'organisme de faire un rapprochement entre les mutilations recensées et des "épreuves pour les adeptes imposant de rapporter un trophée à la forte charge symbolique, comme les parties génitales ou les oreilles".

Ainsi, samedi, une jument installée dans un pré à Grisy-les-Plâtres dans le Val-d’Oise a été retrouvée vivante mais avec une coupure à la vulve. Jeudi, une enquête a été ouverte en Haute-Vienne après que le cadavre d’une jument a été découvert mutilé aux oreilles, aux yeux et à l'arrière-train. Fin août, une ponette de Saône-et-Loire a été entièrement vidée de son sang, sans qu'une seule goutte ne soit laissée... Et la liste de ces atrocités ne cesse de s’allonger, avec encore un cheval blessé au flanc dans la nuit de samedi à dimanche en Côte-d’Or.

Ne privilégier aucune piste "sous la pression de l'émotion"

Toutefois, la Miviludes reste prudente quant à la piste satanique et note que généralement, les sacrifices liés à cette mouvance "comme dans les rites vaudous, concernent des petits animaux et pas des équidés". Du reste, l’organisme ministériel affirme avoir reçu très peu de signalements de dérives sectaires sataniques ces dernières années.

"Il semble que le décorum satanique soit un peu passé de mode. Il y a un potentiel de violence dans ces groupes mais celle-ci ne s’est pas exprimée depuis des années", observe la Miviludes.

Face à la myriade de pistes possibles, les enquêteurs n’ont qu’une certitude: "La pluralité des auteurs et des modes opératoires", résume à l'Agence France-Presse (AFP) le colonel Hubert Percie du Sert, coordinateur de la sous-direction de la police judiciaire de la gendarmerie. Même constat du côté de la Miviludes qui invite à ne "pas privilégier une piste en particulier sous la pression de l’émotion suscitée par ces actes horribles".

Article original publié sur BFMTV.com