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Chevènement : « La dégradation du niveau du débat politique est consternante »

Jean-Pierre Chevènement dans les locaux de sa fondation.
Jean-Pierre Chevènement dans les locaux de sa fondation.

Entre les déclarations complotistes de Jean-Luc Mélenchon qui ont fait scandale et la gifle infligée au président de la République, la vie publique française cabote dans des marécages de plus en plus nauséabonds. Ce n'est pas bon signe alors que la présidentielle se jouera dans moins d'un an maintenant et que, dans un pays sous pression, la surenchère verbale et éditoriale et la radicalisation des positions tiennent lieu de débat. Dans cette atmosphère délétère, nous sommes allés interroger celui qui incarne encore « l'ordre juste » républicain, l'ancien ministre de la Recherche et de l'Industrie, de l'Éducation nationale, de la Défense et de l'Intérieur ? sous François Mitterrand ? Jean-Pierre Chevènement.

Le Point : Le débat politique, si l'on peut parler encore de débat, est-il devenu un cloaque ?

Jean-Pierre Chevènement : La dégradation du niveau du débat politique est évidemment consternante. Mais à quoi faut-il la rattacher ? Ne sommes-nous pas victimes d'une sorte de maladie infantile ou peut-être sénile de nos institutions parce que le système des partis politiques ne répond plus ou pas encore à la demande ? Je m'explique. Il ne suffit pas de détruire. Il faut remplacer. Le général de Gaulle a mis près de dix ans pour substituer aux anciens partis de la IVe République une majorité gaulliste, d'ailleurs trop écrasante pour ne pas lui échapper. Les anciens partis se sont adaptés aux institutions de la Ve République, le Parti socialiste à Épinay en 1971 [...] Lire la suite