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Chernobyl : les Russes ripostent avec leur propre série !

Guère satisfaite par l’image que renvoie le succès critique et public de Chernobyl, la Russie a décidé de mettre en chantier leur propre version de l’incident avec un point de vu bien différent.

Erratum : La futur série n’est pas une réponse à la version américaine puisqu’elle est actuellement en post-production, contrairement à ce qui est indiqué dans l’article. Elle a été tournée l’année dernière en Biélorussie et sera proposée par la chaîne NTV, propriété de la compagnie Gazprom, spécialisée dans l’extraction, le traitement et le transport du gaz naturel. La série a été en partie produite par le ministère de la culture à hauteur de 460 000$ (30 millions de roubles), sans que l’on sache son budget total. Aucune date de diffusion n’a pour l’instant été communiquée.

A Hollywood, quand on multiplie des oeuvres sur un même sujet, c’est pour surfer sur la hype dans un esprit bien capitaliste (argent facile). Forcément, c’est pour une toute autre raison que la Russie (via la chaîne NTV) a décidé de produire sa propre série. La guerre froide a beau s’être terminée il y a des années maintenant, dans la lutte qui oppose les États-Unis et la Russie, on se rend encore coup pour coup. Pas en produisant des remakes des films de Jean-Claude Van Damme mais en réalisant une contre-programmation à Chernobyl et son portrait peu gracieux du gouvernement soviétique.

La Russie a particulièrement mal vécu le fait d’être ainsi épinglée par une série américaine. Surtout quand elle est devenue l’oeuvre la mieux notée sur IMDB (ce qui ne veut pourtant pas dire grand chose) ! Une réaction épidermique et un rien puérile puisque la nouvelle série pourrait se résumer en un : c’est celui qui dit qui est. Exit l’ingérence et les fake news du gouvernement Russe mais place à un récit qui révèle que la catastrophe de Tchernobyl est un acte de sabotage fomenté par la CIA. Dans une interview donnée au site Komsomolskaya Pravda et rapportée par L’Express, le futur réalisateur de la série, Alexei Muradov, explique : « Une théorie assure que des Américains avaient infiltré la centrale nucléaire de Tchernobyl et plusieurs historiens ne nient pas que le jour de l'explosion, un agent des services d'espionnage ennemis était présent dans la centrale ».

Une salle, deux ambiances

Il y a quelque chose d’ironique dans ce projet puisque la série de Craig Mazin cherchait moins à pointer du doigt la vilaine URSS que faire dans l’auto-critique où fake news et post-vérité deviennent les principales armes de communication du gouvernement américain. Comprendre que Chernobyl n’était pas une attaque visée mais bien un constat plus général. Seulement la série a montré combien l’URSS de l’époque était fière et ne supportait pas d’être dans une position de faiblesse quitte à frôler la catastrophe de grande ampleur, il faut croire que certains traits de caractère traversent les époques et les hommes.

En montrant une autre facette de l’histoire, la série russe pourrait malgré tout s’inscrire dans une même logique que la version américaine. De façon involontaire, évidemment, il s’agirait ainsi d’offrir une post-vérité. C’est parfaitement raccord et complémentaire.