Le chercheur Laurent Vinatier, au cœur d’une brouille entre Paris et Moscou, reste emprisonné en Russie
RUSSIE - Il avait été arrêté début juin et accusé de collecter des renseignements sur l’armée russe. Le Français Laurent Vinatier, chercheur et collaborateur d’une ONG suisse, restera en prison un mois de plus, a ordonné ce mercredi 31 juillet un tribunal moscovite.
Le tribunal Zamoskvoretski de la capitale russe a ordonné le maintien en détention du Français jusqu’au 5 septembre 2024, une période qui pourra encore être allongée, dans l’attente d’un éventuel procès.
« Dites un bonjour à ma femme et à mes enfants et que je les aime », a lancé Laurent Vinatier aux journalistes avant l’énoncé de la décision du tribunal. Comme au cours d’audiences précédentes, il demandait à être assigné à résidence plutôt que de demeurer en centre de détention, ce qui a été refusé par le tribunal.
« L’enquête est presque terminée, tous les témoins ont été interrogés. Je n’ai pas de passeport et mon visa a expiré », a-t-il plaidé, en russe, pour soutenir l’idée selon laquelle il ne pouvait pas quitter le territoire russe et se soustraire à la justice.
L’enquête préliminaire pas encore achevée
Le parquet avait quant à lui affirmé ne pas avoir été en mesure d’achever l’enquête préliminaire car il est encore « nécessaire de procéder à un examen linguistique et de présenter l’(acte d’)accusation sous sa forme définitive », demandant dès lors un mois de détention supplémentaire.
Ce Français de 48 ans travaillait pour le Centre pour le dialogue humanitaire, une ONG suisse qui fait de la médiation dans des conflits hors des circuits diplomatiques officiels.
Pendant la première audience, il avait reconnu ne pas s’être enregistré sous le label d’« agent de l’étranger », expliquant qu’il ignorait qu’une récente loi russe l’y obligeait.
Le Comité d’enquête russe le soupçonne également d’avoir collecté des informations sur les activités militaires russes qui « pourraient être utilisées contre la sécurité de l’État ». Ces soupçons font redouter des chefs d’accusation plus graves que le délit de non-enregistrement, passible de cinq ans de prison.
L’arrestation du Français était survenue en pleine montée de tensions entre Paris et Moscou autour du conflit en Ukraine.
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