Chercher un travail passe de plus en plus par l’IA
L’intelligence artificielle générative est partout, jusqu’aux lettres de motivation des demandeurs d’emploi, qui “inondent les employeurs de candidatures de mauvaise qualité sur un marché du travail déjà tendu”, relève le Financial Times.
Selon le quotidien économique, “près de la moitié des demandeurs d’emploi” se servent des outils de l’IA générative pour “rédiger leur CV, leur lettre de motivation et remplir les dossiers”. PDG de la plateforme de recrutement Applied, Khyati Sundaram dit constater “de toute évidence un volume plus important et une qualité moindre [des candidatures], ce qui signifie qu’il est plus difficile de faire le tri”.
Des candidatures “fades” et “banales”
Selon la start-up spécialisée dans les ressources humaines Beamery, qui a interrogé 2 500 travailleurs au Royaume-Uni, “46 % des demandeurs d’emploi utilisent l’IA générative pour chercher un emploi et postuler”. Un niveau confirmé par la plateforme Canva, qui a posé la question à 5 000 demandeurs d’emploi dans le monde entier : “45 % d’entre eux ont eu recours à l’IA générative pour créer ou améliorer leur CV.”
Les recruteurs ne sont pas dupes. Ils repèrent les “‘signes révélateurs [comme] la grammaire américaine’ et les candidatures ‘fades’”, explique Andy Heyes, du site de recrutement pour la tech Harvey Nash. “Si le CV n’est pas correctement édité, le langage sera maladroit et banal”, ajoute Victoria McLean, PDG de la société de conseil en gestion de carrière CityCV.
“Tolérance zéro”
De fait, la plupart des grandes entreprises “ont une attitude de tolérance zéro à l’égard de l’usage de l’IA”. Et les “Big Four”, les plus grands cabinets d’audit et de conseil (Deloitte, Ernst & Young, KPMG, et PricewaterhouseCoopers), “déconseillent aux diplômés l’utilisation de l’IA dans leurs recherches d’emploi”.
Pour Ross Crook, directeur général de l’agence de recrutement Morgan McKinley, “les candidats sont de plus en plus paresseux sur la façon d’aborder le marché du travail. Ils se tournent donc vers l’IA générative pour donner une version exagérée de leur expérience réelle”. Cependant, souligne-t-il, “même si tout est de plus en plus automatisé, il y aura toujours besoin d’une interaction humaine” pour décrocher le job.
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