« Ce que je cherche » : le livre de Jordan Bardella ne pourra pas s’afficher en gare

Mauvaise nouvelle pour Jordan Bardella : son livre ne sera pas promu dans les gares SNCF comme cela était prévu.
LUDOVIC MARIN / AFP Mauvaise nouvelle pour Jordan Bardella : son livre ne sera pas promu dans les gares SNCF comme cela était prévu.

POLITIQUE - Le livre n’est pas encore sorti que déjà il fait grand bruit. Non pas tant pour son contenu (les mémoires d’un jeune homme de 29 ans qui n’a jamais rien fait d’autre de sa vie que de la politique), mais plutôt pour la publicité dont il bénéficiera dans l’espace public. Le président du Rassemblement national Jordan Bardella sortira le 9 novembre son autobiographie baptisée Ce que je cherche. Un livre publié par les éditions Fayard, filiale du groupe Hachette et propriété du milliardaire ultraconservateur Vincent Bolloré.

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Il était prévu que le visage de l’eurodéputé d’extrême droite inonde aussi les gares SNCF, via une campagne de promotion massive. Finalement il n’en sera rien puisque la régie publicitaire Mediatransports a décidé ce lundi 28 octobre de retirer toute publicité du livre de Jordan Bardella, expliquant que cela contrevenait « aux principes de neutralité ». Au total, 13 gares parisiennes étaient concernées par cette campagne d’affichage selon l’Humanité, 54 gares en banlieue parisienne et 47 gares ailleurs en France.

Aussitôt l’annonce faite, le dauphin de Marine Le Pen a réagi dans un communiqué, expliquant ressentir une « profonde indignation ». « Cette décision a été prise à la demande de syndicats d’extrême gauche qui, ces derniers jours, ont multiplié les pressions, s’arrogeant le droit de décider qui est libre ou non de communiquer dans l’espace public », fustige Jordan Bardella. Il parle « d’une minorité d’activistes radicalisés » et dit regretter que sa « voix » soit « censurée ». Rappelons tout de même que le livre sortira bien aux dates prévues, sera dans bon nombre de librairies et bénéficie d’un tirage très élevé de 155 000 exemplaires. Le tout, comme l’a révélé Libération, d’une promotion XXL prévue dans l’ensemble des médias de la galaxie Bolloré. On a connu « censure » plus efficace.

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Pour autant, l’intéressé n’en démord pas, et envisage même de saisir la justice. « Je demande à la SNCF de revenir sur cet acte de censure inadmissible, qui met à mal son devoir de neutralité. Le cas échéant, des recours par voie légale seront engagés », prévient-il.

« Idées de haine »

Ces dernières semaines, plusieurs syndicats de cheminots s’étaient en effet montrés hostiles à la campagne de pub prévue dans les gares « au service d’un parti politique d’extrême droite ». Ainsi, Sud Rail avait rappelé la SNCF à ses obligations, estimant dans un communiqué que l’entreprise de trains ne devait pas « participer à la promotion du président d’un parti reconnu et condamné pour des propos racistes ».

Dans une lettre adressée au président de la SNCF, Thierry Nier, secrétaire général de la CGT des cheminots, avait aussi écrit : « Je vous transmets ma colère et vous demande d’agir par tous les moyens en votre possession afin de faire arrêter cette provocation ». Puis : « Le groupe ne peut pas se soumettre à des milliardaires tout puissants qui financent les idées de haine et le rejet de l’autre au nom d’une équation économique à des fins de rentabilité financière ».Ce n’est pas la première fois que Mediatransports prend une telle décision puisqu’en janvier 2024, les affiches de l’humoriste Waly Dia avaient été retirées de la même façon en raison à l’époque « d’un caractère politique incompatible avec le devoir de neutralité qui s’impose dans les transports publics ». Les mêmes motifs exposés cette fois contre le patron du RN.

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