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Le chef Yannick Alléno crée une association en mémoire de son fils tué par un chauffard

Yannick Alléno le 21 octobre 2014 à Paris - Patrick Kovarik - AFP
Yannick Alléno le 21 octobre 2014 à Paris - Patrick Kovarik - AFP

Quatre mois après la mort de son fils, le chef cuisinier Yannick Alléno s'engage pour accompagner et aider les familles endeuillées par la perte d'un enfant de moins de 25 ans. Avec son ex-épouse et leur fils aîné, ils lancent ce mardi l'Association Antoine Alléno, dont ils évoquent la création dans le Journal du Dimanche.

"On a pris conscience d’un monde inconnu et on s’est demandé comment accompagner les proches de ces jeunes victimes. Je veux mettre ma notoriété au service du bien commun. L’association est née de ce besoin d’être soudés", explique-t-il dans les colonnes de l'hebdomadaire.

"Une déshumanisation difficile à vivre"

Antoine Alléno, 24 ans, est mort dans la soirée du 8 mai à Paris. Vers 23h30, alors qu'il stationnait à scooter à un feu rouge, le conducteur d'une voiture volée l'a percuté violemment. Alcoolisé et déjà connu des services de police, le chauffard a pris la fuite avant d'être rapidement interpellé par un policier hors service. Il a depuis été mis en examen et placé en détention provisoire pour homicide et blessures involontaires aggravées.

"Quand un drame pareil vous arrive, vous découvrez un monde hallucinant. Nous nous sommes retrouvés confrontés à une déshumanisation difficile à vivre", détaille Yannick Alléno. Il raconte l'accueil dans une "pièce glauque" de l'hôpital, la proposition d'un soutien psychologique "sur un bout de papier", le passage "sordide" par l'institut médico-légal et les démarches administratives qui "ajoutent de la douleur à la douleur".

"Le but de l’association est d’offrir aux familles un soutien moral, psychologique, financier", ajoute son ex-épouse, Isabelle.

Plaque commémorative

Yannick, Isabelle et Thomas, leur fils aîné, ont également créé un "collège" pour réunir des réflexions citoyennes et former des propositions qui seront ensuite transmises aux pouvoirs publics.

"Sur notre site internet, les victimes pourront raconter concrètement ce qui se passe derrière ce qu’on appelle des 'faits divers'. Et si un maire mène des actions bénéfiques, nous les valoriserons. Notre but est de mettre un maximum d’enfants à l’abri", développe le chef étoilé.

Mardi, jour du lancement de l'association, une plaque en l’honneur d’Antoine Alléno sera également dévoilée à Beaupassage, un espace à ciel ouvert du 7e arrondissement où le jeune homme avait ouvert un restaurant avec son père.

"Cette plaque aura une fonction préventive: un enfant qui monte dans une voiture et fait un peu le fou, comme on l’a tous fait, n’a pas en tête que l’acte de conduire peut provoquer le pire. Tous ceux qui passeront devant se rappelleront ce qui s’est passé le 8 mai", insiste Yannick Alléno.

Article original publié sur BFMTV.com