Chavkat Mirzioïev, le réformateur qui veut verrouiller l’Ouzbékistan

© Adem ALTAN

Il est arrivé au pouvoir avec une casquette de réformateur, juste après la mort en 2016 du très autoritaire Islam Karimov qui a régné sur l’Ouzbékistan pendant vingt-cinq ans. Mais la tentation autocratique n’a pas mis beaucoup de temps à refaire surface. Après avoir libéralisé l’économie en abolissant le travail forcé ou en rétablissant la convertibilité de la monnaie, Chavkat Mirzioïev s’est empressé de réprimer des manifestations contre les pénuries d’énergie ou d’inquiéter des blogueurs critiques.

Cet ingénieur agronome de formation devrait cadenasser un peu plus le pouvoir aujourd’hui en emportant le référendum constitutionnel qu’il convoque, destiné à instaurer un septennat et à remettre le compteur de ses mandats à zéro. Autrement dit à lui assurer son fauteuil présidentiel jusqu’en 2040.

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Cet ancien apparatchik, un des plus fidèles serviteurs du régime de Karimov pendant près de trois décennies, a été à bonne école. D’abord en tant que gouverneur de provinces, puis comme Premier ministre de 2003 et 2016, un tremplin pour viser la présidence à deux reprises avec des scores de 88 % en 2016 et 80 % en 2021.

Sa conception du pouvoir, enfin, est toute familiale. Une de ses filles a été nommée fin 2022 responsable de l’information au sein de la présidence, tandis qu’une autre avait rejoint en 2019 le ministère de l’Éducation préscolaire.


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