Ces chauves-souris ont une sexualité tantrique

Les scientifiques ont toujours pensé que la reproduction des mammifères reposait sur une copulation avec introduction du pénis du mâle dans le vagin de la femelle. Mais c’était sans compter sur Eptesicus serotinus, la sérotine commune, une espèce de chauve-souris insectivore de grande taille qui vit en Europe, au Moyen-Orient et en Asie centrale.

Des biologistes de l’université de Lausanne, en Suisse, viennent de découvrir, vidéo à l’appui, son mode de reproduction, tout à fait hors normes pour un mammifère : il n’y a pas de pénétration, le pénis servant de bras. Ils en livrent tous les détails dans un article publié dans la revue Current Biology.

Tout a commencé par la fascination exercée sur l’équipe scientifique par le pénis disproportionné de cette espèce de chauve-souris, indique The New York Times.

“En érection, [il] est sept fois plus long que le vagin de la femelle, et son extrémité en forme de cœur est sept fois plus large que l’orifice vaginal”, précise le quotidien américain. La pénétration est donc techniquement impossible. Alors pour comprendre comment l’accouplement se déroulait, les chercheurs ont posé des caméras dans les combles d’une église aux Pays-Bas, et dans un centre de protection des chauves-souris en Ukraine.

Ils ont pu observer 93 copulations. “Tandis que les deux chauves-souris pendent la tête en bas, le mâle grimpe sur le dos de la femelle et lui saisit la nuque. Une fois qu’il a une prise ferme, le mâle utilise son pénis en érection pour écarter la membrane de la queue de la femelle sur le côté et localise la vulve avec son appareil reproducteur”, décrit le New York Times. Il applique alors fermement son pénis contre la vulve de sa partenaire jusqu’à ce que l’acte s’accomplisse. Le couple peut rester dans cette position pendant plusieurs heures, presque treize heures pour le record enregistré au cours de l’expérience.

L’abdomen des femelles semble humide : les chercheurs pensent qu’il y a éjaculation mais n’en sont pas tout à fait certains. Tout comme ils ne savent pas comment le sperme voyage jusqu’au vagin.

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