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Chaud, froid : l’impact des températures sur la mortalité

CHAPLIA YAROSLAV/shutterstock.com

En France, chaque année, plusieurs milliers de personnes meurent à cause des températures extrêmes. La chaleur comme le froid a un impact réel sur la mortalité. Les rédacteurs du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) se sont penchés sur leur importance au cours des 10 premières années du siècle.

En 2003, près de 20 000 personnes sont décédées en raison des très fortes chaleurs de la canicule. Chaque année en France, le froid entraîne la mort de très nombreux Français. Mais quel est donc l’impact des températures extrêmes sur la mortalité dans notre pays ? C’est ce qu’ont tenté de découvrir les rédacteurs de la dernière publication du BEH.

Résultat, « les fortes chaleurs ont un effet marqué sur la mortalité, avec une augmentation immédiate et rapide », notent les rédacteurs. Ainsi, « après une exposition aux températures extrêmement chaudes, on observe une augmentation de la mortalité d’environ 95%, cumulée sur 21 jours, par rapport à la mortalité attendue quand la température est habituelle ». Cette augmentation de la mortalité est très rapide et maintenue durant les huit premiers jours après l’exposition. Cependant, l’impact se concentre principalement sur les trois premiers jours. En effet, la mortalité cumulée sur cette période est 1,8 fois plus importante que la mortalité observée pour une température médiane.

Le froid quant à lui, a un effet dès que les températures comment à chuter, « avec une augmentation progressive et persistante jusqu’à 21 jours après l’exposition ». Pour les températures extrêmement froides, la mortalité est augmentée de 38% par rapport à celle attendue quand la température est égale à la médiane.

Le froid, plus meurtrier

Ainsi, sur l’ensemble des zones, le froid est responsable de 3,9% des décès et la chaleur de 1,2%. La part plus importante du froid sur la mortalité s’explique par le nombre de jours pendant lesquels le froid agit, beaucoup plus important que pour la chaleur.

« Dans les prochaines années, la multiplication des vagues de chaleur et l’augmentation des températures semblent inévitables, y compris en respectant les objectifs de l’accord de Paris (maintien du réchauffement à moins de +2°C par rapport à l’ère préindustrielle) », s’alarment les rédacteurs. « Un été comme celui de 2003 pourrait être considéré comme normal à la fin du siècle ». Ce qui « incite donc à renforcer la prévention pendant les canicules et à se préparer à des épisodes ayant un impact conséquent sur la mortalité, malgré la prévention mise en place ».