ChatGPT a remplacé des salariés dans une entreprise sur 4 aux États-Unis

Le logo de l'intelligence artificielle ChatGPT (Crédits : REUTERS/Dado Ruvic/Illustration).

De plus en plus d'entreprises confient désormais certaines tâches à l'intelligence artificielle ChatGPT, plutôt qu'à leurs salariés.

On ne peut pas dire qu’on ne l’avait pas vu venir, mais cela arrive peut-être plus tôt qu'on ne l'imaginait. Trois mois à peine après le lancement de ChatGPT, des employeurs remplacent déjà des travailleurs par l’intelligence artificielle pour effectuer certaines missions. C’est ce qui ressort d’une enquête menée aux Etats-Unis par un institut de sondage et relayée par le magazine Fortune.

Un sondage mené à la mi-février

Si vous avez passé les trois derniers mois sur une île déserte, vous êtes peut-être passé à coté du phénomène ChatGPT. Cette intelligence artificielle conversationnelle lancée en novembre dernier, mise en ligne et accessible gratuitement pour le grand public, a fait parler d’elle dans le monde entier.

Ce robot développé par OpenAI, dont Elon Musk est le fondateur, peut répondre à des questions précises, rédiger des textes à la demande et même produire du code informatique. A peine dévoilé, ChatGPT a suscité autant d’enthousiasme que de craintes, certains détracteurs s’inquiétant des potentielles destructions d’emploi à venir.

Des licenciements à venir dans l'année ?

Le sondage commandé par Resume Builder apporte de l’eau à leur moulin. Cette entreprise qui fournit des outils pour créer son CV a interrogé un millier de chefs d’entreprises aux Etats-Unis. La moitié des sondés utilisent déjà l’intelligence artificielle d’OpenAi dans leur entreprise, et un tiers prévoient de le faire dans un futur proche.

Plus inquiétant, un PDG sur quatre dit avoir confié à ChatGPT des tâches effectuées auparavant par des employés. Et un tiers des patrons interrogés sont convaincus que cela entraînera des licenciements avant la fin de l’année 2023.

Ecrire des offres d'emploi, coder ou rédiger des contenus

D’après cette enquête parue lundi, ChatGPT est principalement utilisé par les entreprises américaines pour rédiger des offres d’emploi (77%) ou répondre aux candidats (65%), écrire du code informatique (66%), créer des contenus (58%), renforcer le service client (57%), résumer des réunions ou des documents (52%).

Et le bot conversationnel semble exécuter sans soucis ces différents types de missions, puisqu'il s’attire les faveurs des patrons. Ils sont 55% à trouver son travail "excellent", et 34% "très bon".

Une IA pour écrire des articles

Plus près de chez nous, c’est en Allemagne que l’IA se fait "recruter", cette fois pour écrire des articles. Le groupe allemand Axel Springer, qui détient plusieurs médias, a annoncé mardi des suppressions de postes chez les journaux Die Welt et Bild. Il y aura "une réduction significative des emplois dans les domaines de la production, de la mise en page, de la correction et de l'administration", affirme le patron du groupe, Mathias Döpfner, dans une lettre aux salariés.

On ignore si l’entreprise va faire appel à ChatGPT ou à un autre modèle d'intelligence artificielle. Le nombre de postes supprimés n'a pas encore été dévoilé par la direction du groupe qui emploie environ 18 000 personnes dans le monde, dont plus de 3 000 journalistes.

Le patron assure que le chat s’occupera de la "production" journalistique, tandis que "la création journalistique (reportages, scoops et éditoriaux) devient le cœur" de l’activité. Un mal pour un bien ? Rien n’est moins sûr, d’autant que ChatGPT commet des erreurs que ses fondateurs promettent de corriger. En cas de faute, le robot sera en tout cas moins difficile à licencier qu’un humain.

VIDEO - ChatGPT: des copies d'étudiants rédigées grâce à l'intelligence artificielle dans une université de Lyon