ChatGPT : l'IA générative peut-elle remplacer un médecin aux urgences ? Des chercheurs ont fait le test

ChatGPT est de plus en plus expérimenté dans les hôpitaux, mais toujours pas au point de remplacer les médecins.

Une étude américaine publiée dans Nature communications montre que s'il était dans un service d’urgence, ChatGPT pourrait suggérer des radiographies et antibiotiques inutiles, voire recommander l’hospitalisation de patients qui n’en ont pas besoin. Une preuve que les IA génératives ont encore du chemin à faire dans le domaine de la santé.

Se retrouver devant ChatGPT aux urgences pour déterminer si on va être hospitalisé ou passer un scanner, ce n’est pas pour tout de suite. Dans l’étude sortie le 8 octobre 2024 dans la revue Nature communications, le constat est assez clair : l’IA ne peut pas remplacer un médecin.

ChatGPT surprescrit, par prudence

Selon la version de ChatGPT, ChatGPT-4 ou ChatGPT-3.5, elle serait 8 à 24% moins efficace. Dans un corpus de 1000 visites, ChatGPT était amené à déterminer si le patient devait être hospitalisé, passer une radiographie et prendre des antibiotiques. Résultat : ChatGPT surprescrit, trop prudent.

L’auteur principal, Chris Williams, avait déjà réalisé une précédente étude sur le triage des patients. Dans celle-ci, ChatGPT était légèrement plus performant que les humains pour identifier lequel des deux patients était le plus malade dans une situation simple.

"Ici, il faut bien comprendre que ce sont des tâches complexes demandées à ChatGPT, le résultat des praticiens n’est pas parfait non plus !", pointe auprès de Sciences et Avenir Cédric Gil-Jardiné, médecin urgentiste au CHU de Bordeaux. Il est aussi membre de la Société Française de Médecine d’Urgence dans le Board Innovation, qui suit avec attention les nouvelles technologies mises en place dans les services d'urgence.

C’est d'ailleurs dans son service qu’a été mis en place un autre projet lié à l'IA : TARPON, porté par l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale), le CHU de Bordeaux et le centre de recherche Bordeaux Population Health. Ils se sont servis d’une IA semblable à ChatGPT pour traiter les notes cliniques dans les dossiers infirmiers, très peu utilisés. Le but : classer les patients admis aux urgences selon les circonstances de survenue de leur accident.

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