"Pas de chasse aux sorcières": élu président de la commission des finances, Éric Coquerel s'engage

"Pas de chasse aux sorcières": élu président de la commission des finances, Éric Coquerel s'engage

"Satisfait", et "pleinement rassuré", homme du "débat" et non d'une "chasse aux sorcières". Éric Coquerel, député LFI-Nupes, n'a pas tardé à exprimer son soulagement au moment de livrer ses premiers mots de président de la commission des finances de l'Assemblée nationale ce jeudi. Il faut dire que cette victoire, qui lui permet donc de se hisser à la tête de cet organe-clé du Palais-Bourbon, vient clore un âpre feuilleton qui a agité les premiers jours de la nouvelle législature.

Un lieu "de débat" et non de "buzz"

En effet, si la présidence de la commission des finances revient traditionnellement à un membre de la principale formation d'opposition, l'incertitude régnait sur l'identité de celle-ci cette année. L'union de la gauche pèse certes plus lourd que le Rassemblement national dans l'hémicycle, mais celui-ci y compte davantage de députés que La France insoumise. Un rapport de forces serré qui a donc alimenté la controverse parmi les parlementaires. Toutefois, c'est bien le député élu dans la Seine-Saint-Denis qui s'est imposé, par 21 voix contre 11 désignant son rival représentant le Rassemblement national, Jean-Philippe Tanguy, et 9 leur préférant Véronique Louwagie des Républicains.

Le vainqueur s'en est félicité peu après. "Je suis satisfait que les formes démocratiques aient été respectées", a-t-il déclaré, ajoutant: "Le vote de ce matin me rassure pleinement". L'insoumis a alors pris plusieurs engagements: "Je compte faire en sorte que cette commission soit un lieu où on débatte plus du fond que du buzz. Je pense important que cette commission reste dans cet esprit".

Le parlementaire a encore souhaité que sa commission ait "le temps de mener des débats, de faire des amendements".

Éric Coquerel joue la conciliation

La perspective de voir un insoumis à la tête de cette commission, chargée entre autres de contrôler le budget mais également apte à demander des informations à l'administration fiscale, avait poussé droite et extrême droite à monter au créneau.

Éric Woerth avait ainsi affirmé que les insoumis chercheraient à employer cette position stratégique pour "faire du contrôle fiscal" et Marine Le Pen avertissant de la menace représentée selon elle par un homme décrit comme un militant de la "gauche radicale".

Éric Coquerel s'est voulu apaisant ce jeudi matin: "L'idée n'est pas de contrôler ni de mener une chasse aux sorcières mais si je peux lever des secrets fiscaux pour travailler sur l'évasion fiscale je ne m'en priverai pas, mais ça n'a rien de politique". "On défend un programme de rupture avec le libéralisme mais dans le respect du droit et le respect de chacun", a-t-il expliqué.

Le "président de toute la commission"

Des garanties qui riquent de ne pas suffire à calmer son ancien adversaire, Jean-Philippe Tanguy. Celui-ci a vu dans sa défaite un "acte de piraterie" et "un problème de démocratie".

"Il ne partage pas cet esprit de débat mais ça ne m'étonne pas vu le parti qui est le sien", a contre-attaqué Éric Coquerel, qui a dit sa certitude que ses relations avec les autres commissaires seraient bonnes.

"Je suis le président de toute la commission des finances et je compte faire en sorte que les droits de l'Assemblée soient respectés", a-t-il enfin posé.

Article original publié sur BFMTV.com