Une charte éthique ouverte au FN sème la zizanie chez Anticor

Anticor fait marche arrière. Après avoir envisagé d’ouvrir la signature de sa charte éthique aux candidats du FN, l’association anticorruption a renoncé à cette idée en raison de fortes dissensions internes. Selon son président, Jean-Christophe Picard, Anticor renonce même carrément au principe de la charte, quels que soient les signataires. «L’affaire du FN n’est pas le seul problème, mais c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase, explique-t-il. Une grosse goutte d’eau.»

«Mettre le FN face à ses contradictions» : c’est au nom de ce principe que Jean-Christophe Picard justifiait la semaine passée la décision de s’adresser au FN comme aux autres partis. «Nous pensons sincèrement que sa diabolisation a été contre-productive», expliquait-il, jugeant que le parti d’extrême droite avait «changé». Pour les régionales à venir, les 30 points de la charte engageaient les signataires sur le non-cumul des mandats, la prévention des conflits d’intérêts ou encore le respect de l’opposition.

Le «dossier FN» semble toutefois avoir joué le rôle de détonateur au sein de l’organisation, créée en 2002 après l’accession de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle. L’avocat d’Anticor, Jérôme Karsenti, s’est ainsi déclaré «effaré» par la décision de l’organisation.

«Cela touche à l’un des fondamentaux de notre association», réagit Eric Schultz. Cet élu EE-LV au conseil municipal de Strasbourg a démissionné d’Anticor sitôt connue la décision d’ouvrir la charte aux signatures du FN. Intégrer le FN ? «Ce n’est pas la peine de jouer aux plus fins avec eux. Il y a suffisamment de faits qui montrent qu’ils n’ont pas changé.»

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