Charnier de Paris-Descartes : une information judiciaire ouverte

Le parquet de Paris a finalement ouvert, jeudi 8 juillet, une instruction judiciaire pour atteinte à l’intégrité d’un cadavre dans l’affaire du charnier de l’université Paris-Descartes.

Le réquisitoire introductif du parquet est très clair. Désormais, des juges d’instruction vont donc devoir répondre à la question suivante : comment une telle histoire a-t-elle pu être possible dans le plus grand centre d’anatomie d’Europe ? Selon nos sources, elle aurait duré entre 25 à 30 ans.

Trois jours après les révélations de «L’Express» du 26 novembre dernier, le parquet avait ouvert une enquête préliminaire, confiée à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP). Plus de sept mois plus tard, les familles des 80 plaignants commençaient à s’impatienter et réclamaient régulièrement l’ouverture d’une instruction judiciaire. Elles avaient été confortées dans leur demande par la publication, le 13 juin, d’un rapport partiel de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) qui constatait «de graves manquements éthiques» au sein du centre de la prestigieuse université parisienne.

L'ancien président de Paris-Descartes recasé à l'Inserm

Difficile en effet de qualifier autrement ces corps nus, décomposés, entassés les uns sur les autres, rongés par les souris et les vers à telle enseigne que certaines années, un quart d’entre eux devaient partir à l’incinération sans avoir pu être disséqués. Les dépouilles étaient découpées en morceaux à même le couloir, sans réelle protection pour le personnel officiant sur place, de telle sorte que la question de la mise en danger de la vie d’autrui est, elle aussi posée. C’est d’ailleurs un point qui ressort des nombreux rapports (KPMG, CHSCT, publiés par France Inter) qui n’ont eu de cesse durant des années de sonner l’alerte, en vain.

L’ancien président de Paris-Descartes, Frédéric Dardel, avait été notamment averti de ces graves dysfonctionnements à(...)


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