Charlie Hebdo : un procès surtout pour les victimes

Deux mois et demi d'assises, 144 témoins cités à l'audience, 200 parties civiles… Le procès des attentats de janvier 2015 restera dans les annales. Depuis plus de trois semaines, rescapés, policiers et familles des victimes défilent à la barre pour raconter l'horreur, le deuil, les cicatrices et les cauchemars qui les hantent. Mais les frères Kouachi et Amedy Coulaby, les auteurs des tueries, sont morts. Que peut apporter ce procès hors norme?

"

Depuis des années, il essayait d'enfouir sa peine, son deuil, et même son père, au fond de lui. Ce témoignage a été libérateur

"

Pour les victimes, c'est un précieux moment d'expression. L'occasion pour certaines de se réapproprier le deuil qui les frappe. "Ce n'était pas facile. Raphaël (le fils de l'économiste Bernard Maris tué dans l'attentat de Charlie Hebdo) a eu du mal à trouver sa place dans cette grosse machine, confie l'avocate Caty Richard. Mais il a réussi à exprimer qui était son père pour lui, à parler de ses souffrances, du manque, c'était très important". La digue a sauté : "Depuis des années, il essayait d'enfouir sa peine, son deuil, et même son père, au fond de lui. Ce témoignage a été libérateur."

Ceux qui ont rendu l'abomination possible

D'autres ont préféré se taire, impressionnés par le tourbillon médiatique, la dimension historique et le déploiement de mesures sécuritaires. Mais ils suivent le procès. "Mon client fait partie des témoins anonymes qui ont croisé les frères Kouachi, armés et cagoulés, mais n'ont pas...


Lire la suite sur LeJDD