Comment "Charlie Hebdo" couvre le procès des attentats
Le premier est romancier, Prix Médicis ; le second est une figure de la BD. Depuis le 2 septembre, Yannick Haenel et François Boucq couvrent pour Charlie Hebdo le procès des attentats de janvier 2015. Quand Riss, le directeur de l'hebdomadaire, leur a proposé cette mission, ils n'ont pas hésité : "Même si on se rend compte au fil des jours de l'étendue de la tâche", démarre Yannick Haenel. Collaborateur régulier de Charlie depuis novembre 2015 - comme François Boucq -, il sort d'une sacoche deux calepins manipulés tels des incunables où il consigne avec un soin de greffier le verbatim de chaque audience. Chaque soir, Haenel rédige un billet pour le site de l'hebdo, qu'illustre son voisin dessinateur.
La demande d'un prévenu
Le premier jour, la première impression? La salle d'audience d'abord : "Une pièce clinique aux lignes sèches qui met en exergue tous ceux qui s'y trouvent", décrit François Boucq. "Et dont l'épure vous renvoie, vous oblige, à l'essentiel", ajoute son compère. Comment s'attelle-t‑on à un tel exercice quand on appartient à la famille Charlie? Comment rendre compte quand la charge émotionnelle devient trop forte? S'adressant au romancier, Riss a conseillé : "N'essaie pas d'être le chroniqueur judiciaire que tu ne seras jamais. Restitue en toute liberté ce qui se déroule sous tes yeux, avec tes mots et ta sensibilité."
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Non, non, pas de couleurs! Je préfère noir et blanc. Petit, j'adorais dessiner
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"Reste que la responsabilité est énorme vis‑à-vis de l'é...