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Les régions belges ont trouvé un accord sur le CETA

par Robert-Jan Bartunek BRUXELLES (Reuters) - Les régions belges ont trouvé un compromis jeudi pour que le traité de libre-échange entre le Canada et l'Union européenne (CETA) puisse être approuvé et finalement signé. Le Premier ministre belge Charles Michel a expliqué que les chefs des régions et des communautés linguistiques de Belgique avaient mis au point un addendum au projet de CETA pour répondre aux préoccupations concernant les droits des agriculteurs et des gouvernements. Le Canada s'est dit "prudemment optimiste" par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Stéphane Dion, qui était de passage à Paris. Le président du Conseil européen Donald Tusk lui a fait écho mais il n'a pas pour autant été jusqu'à dire que l'Accord économique et commercial global (CETA) était une affaire conclue. L'addendum doit d'abord être entériné par les différentes instances législatives régionales belges puis obtenir l'approbation du Canada et des autres Etats de l'UE. Donald Tusk a expliqué qu'il ne prendrait contact avec le Premier ministre canadien Justin Trudeau qu'"une fois seulement que toutes les procédures seraient finalisées pour que l'UE signe le CETA". La totalité des 28 Etats membres de l'EU soutiennent le CETA, mais la Belgique n'a pu donner son consentement parce que le Parlement de Wallonie, la région francophone, l'a refusé. Or, la Belgique a besoin du feu vert de toutes ses composantes pour qu'elle puisse dire oui au CETA. Les Belges francophones reprochent notamment au projet d'accord de donner trop de pouvoir aux intérêts des multinationales. Charles Michel n'a pas fourni de précision jeudi sur le contenu de l'addendum. Mais le ministre-président de la région flamande, Geert Bourgeois, a souligné que le projet de traité de 1.598 pages restait valable. "Il s'agit d'une clarification. Le traité actuel ne change pas", a-t-il dit. Le ministre-président de Wallonie, le socialiste Paul Magnette, a présenté ses excuses aux autres Etats européens et au Canada pour le contretemps, mais a expliqué que ce qui avait été obtenu était important, "non seulement pour la Wallonie, mais pour toute l'Europe". Il a souligné que le compromis trouvé par la Belgique aurait pour conséquences de fixer des règles claires pour le fonctionnement de l'économie mondiale et que les particuliers seraient ainsi mieux protégés. (Robert-Jan Bartunek, Nicolas Delame et Danielle Rouquié pour le service français, édité par Tangi Salaün)