ChargePoint veut se développer en Europe et vise une IPO

par Christoph Steitz

FRANCFORT (Reuters) - ChargePoint, opérateur de l'un des premiers réseaux mondiaux de bornes de recharge pour les voitures électriques, compte s'introduire en Bourse dans les cinq ans, a déclaré à Reuters le président du directoire Pasquale Romano.

Fondée en 2007, ChargePoint, dont le siège est dans la Silicon Valley, gère autour de 40.000 bornes de recharge aux Etats-Unis et au Mexique et les conducteurs peuvent accéder à son réseau par le biais d'une application sur smartphone.

L'entreprise a pour l'instant levé près de 300 millions de dollars et son tour de table comprend depuis cette année Daimler et Siemens. C'est BMW qui fut le premier apporteur de capitaux en 2012, selon Crunchbase.

"Nous songerons sans doute à un appel public à l'épargne dans les cinq années qui viennent", a dit Romano à Reuters. "Nous serons prêts mais les conditions doivent s'y prêter".

ChargePoint compte surtout sur l'Europe pour son développement, le scandale du diesel de Volkswagen constituant de prime abord un atout pour l'électrique.

C'est pourquoi ChargePoint embauche massivement en Allemagne, en France, aux Pays-Bas et en Grande-Bretagne, ayant conclu dans ce dernier pays en mai un accord de vente de recharges rapides, le premier du genre pour lui en Europe.

ChargePoint compte consacrer les 125 millions de dollars récemment levés à son développement sur le Vieux Continent, même si l'Europe constitue un marché très fragmenté, aux règles disparates.

Et aussi très concurrentiel puisque Engie y revendique plus de 48.000 postes de recharge EV-Box et l'allemand Innogy, filiale de l'électricien RWE, 5.800 bornes.

Selon son propre site internet, le constructeur de voitures électriques américain Tesla dispose de 6.372 bornes dans le monde entier, qui sont plus lentes que celles de ChargePoint.

"Le marché va se concentrer autour de trois à quatre intervenants et nous espérons être l'un d'entre eux; c'est comme cela que nous voyons les choses", a ajouté Romano, soulignant qu'il fallait avant tout se développer rapidement, au détriment même de la rentabilité.

L'une des opportunités en puissance serait un consortium constitué de Daimler et de BMW et qui veut installer 400 bornes de recharge ultra-rapides en Europe.

"Il est évident qu'on peut aider ce consortium avec notre technologie", a observé Romano.

(Wilfrid Exbrayat pour le service français)