"Chaque élu doit être respecté": Vautrin reprend son collègue Rebsamen après ses propos contre le RN
Une première étape vers un recadrage de la part de François Bayrou? Invitée sur BFMTV mercredi 15 janvier, la ministre du Travail Catherine Vautrin est revenue sur les propos tenus mardi soir sur notre antenne par son homologue, le ministre de l'Aménagement du territoire François Rebsamen.
"Je respecte toutes les forces politiques sauf le RN. C'est ma position", avait-il lancé, avant de préciser "respecter chaque Français" dans un tweet écrit ce mercredi. Et d'ajouter: "En revanche, je ne respecte pas les idées du RN. Je les combats".
Après avoir assuré "respecter totalement" celui qui a été pendant plus de 20 ans maire de Dijon (Côte-d'Or) et salué "son engagement" en tant qu'élu de territoire, Catherine Vautrin avait tenu à nuancer le propos de François Rebsamen.
"Je crois qu’il est important que nous respections chacun des électeurs. Ça ne veut pas dire qu’on est forcément d’accord sur les valeurs, mais ça veut dire que chaque élu doit être respecté à travers le mandat qui est le sien", a-t-elle répondu.
Pour la ministre, dans la situation actuelle du pays, le plus important est "qu’on travaille aux sujets qui concernent nos concitoyens" et de "trouver des voies d’accord" afin de retrouver de la "stabilité."
"S'il ne devait y avoir qu’un seul petit dénominateur commun entre les uns et les autres, c’est la stabilité du pays. C'est ça le sens de mon engagement", insiste-t-elle.
"Insulte"
Reste que, la sortie de François Rebsamen avait fait bondir plusieurs cadres du parti d'extrême-droite dont Jordan Bardella, président du RN, qui a demandé mercredi à François Bayrou de recadrer son ministre.
"François Bayrou devrait rapidement rappeler à son ministre que le respect dû aux 11 millions de Français électeurs du Rassemblement National, est l'une de nos principales exigences", avait-il réagi sur X.
"Et l'insulte à leur égard une ligne rouge qu'il vaut mieux ne pas franchir lorsque l'on fait partie d'un gouvernement minoritaire", a-t-il ajouté, dans une allusion au pouvoir que détient le RN de faire tomber le gouvernement en votant une censure avec la gauche.
Cette affaire en rappelle une autre: en septembre, le RN avait obtenu de Michel Barnier qu'il recadre le ministre de l'Économie, Antoine Armand, qui avait exclu le Rassemblement national de "l'arc républicain" lors d'un entretien sur France Inter.