A La Chapelle : «Où nous emmène-t-on ?»

Vendredi, pour la 35e fois en deux ans, un camp de migrants a été évacué sur ce site saturé du nord de Paris.

C’est vers 6 heures vendredi matin, sous une pluie battante, que l’opération a débuté. Dans la pénombre, les gyrophares de la quarantaine de cars de CRS révèlent des centaines de silhouettes fatiguées. En majorité des hommes venus d’Afghanistan, d’Erythrée et du Soudan, mais on distingue également de nombreuses femmes, des bébés et des mineurs isolés. Emmitouflés dans des couvertures, ils attendent patiemment de pouvoir entrer dans l’un des bus. «Où nous emmène-t-on ? Va-t-on en prison ? On ne sait même pas si on va en région parisienne ou en province», s’inquiète Jaffa, un Nigérien de 16 ans, à la rue depuis deux semaines. Vers 7 heures, les premiers cars partent. Plusieurs hommes tentent de négocier avec la préfecture afin de prendre le même bus que les membres de leur famille. Léger mouvement de foule, plusieurs policiers scandent «this way» (par là) afin d’éviter que la bousculade ne dégénère. Un morceau de gâteau, un café et une bouteille d’eau, distribués à la va-vite, calment les estomacs vides.

Rodée. Des camions poubelles sont déjà présents afin de nettoyer la zone et jeter les tentes, duvets et vêtements laissés sur place. Du coté des ONG (Emmaüs, France terre d’asile) comme des pouvoirs publics, l’opération semble bien rodée. En un peu plus de deux ans, c’est la 35e évacuation de campements sauvages dans la capitale. Les «conditions sanitaires et sécuritaires n’étaient pas satisfaisantes, pas à la hauteur de ce que l’on peut attendre en France», justifie le secrétaire général de la préfecture de région, François Ravier. «Nous avons attendu car il fallait que les associations soient disponibles pour nous assister.» Depuis le printemps, une évacuation a lieu presque tous les mois porte de La Chapelle (2700 en juillet, 2500 ce vendredi), dans le camp sauvage qui perdure près du centre pour primo-arrivants. Avec 400 places, la capacité de cette (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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