Changement d’heure d’été 2023 : faut-il préparer les bébés ?

Pour les bébés de moins de 3 mois, les changements d’heure n’auraient pas d’impact.
Pour les bébés de moins de 3 mois, les changements d’heure n’auraient pas d’impact.

HEURE D’ÉTÉ - Chaque printemps, c’est la même chose. Avec l’arrivée du soleil, c’est aussi le passage à l’heure d’été, qui a lieu cette année dans la nuit du 25 au 26 mars 2023. Un décalage qui peut angoisser les parents de bébés ou très jeunes enfants, dont le sommeil n’est pas encore fluide.

Dimanche à 2h du matin, il faudra donc ajouter une heure et il sera 3h. Ce qui fait une heure de sommeil en moins pour tout le monde. Pour les parents, c’est un nouvel ajout à la dette de sommeil provoquée par la naissance d’un enfant. De manière générale, le passage à l’heure d’été est plus difficile à gérer que celui à l’heure d’hiver.

« Moins de 3 mois, pas d’impact »

Pour les bébés de moins de 3 mois, les changements d’heure n’auraient pas d’impact. « Un nourrisson de moins de 3 mois va s’adapter, il n’a pas encore de rythme de sommeil et d’alimentation », rassure Emmanuelle Rigeade, infirmière puéricultrice. Selon la professionnelle, le sommeil n’est « mature que vers 5-6 ans. »

« Les bébés sont en train d’apprendre à faire leurs nuits, souligne Marc Rey, neurologue et président de l’Institut National du Sommeil et de la Vigilance (INSV). Le fait de changer d’heure, alors que leur sommeil est très polyphasique -ils alternent des plages d’éveil nocturne et de sommeil diurne-, ne va pas changer grand-chose pour eux. »

Après 3 mois, le changement d’heure peut modifier l’heure du coucher ou celle du lever, qui peuvent commencer à devenir de plus en plus réguliers. « Il y a deux façons de faire possibles : soit on ne fait rien et on se dit que l’enfant va se décaler petit à petit les jours suivants, explique Emmanuelle Rigeade. Soit on le décale la semaine d’avant un petit peu chaque jour. Cela dépend vraiment des parents. »

Le soleil va se coucher plus tard

La professionnelle insiste sur le fait de ne pas s’angoisser et de faire comme on le sent. « Il y a des gens que ça inquiète, des enfants qui ont des rythmes de sommeil un peu fragiles, qui vont subir la fatigue plus durement, souligne la puéricultrice. Mais si on les couche les jours suivants 10-15 minutes plus tôt, ça se recale très vite. Les enfants s’adaptent, souvent plus vite que nous, à beaucoup de choses ! »

On peut éventuellement anticiper le surplus de lumière du jour. « Il va faire nuit plus tard et l’enfant pourra ne pas avoir envie de se coucher, prévient Marc Rey, de l’INSV. Ce que l’on conseille, c’est d’assombrir l’espace, d’occulter la lumière du soleil à l’aide de volets ou de rideaux. » Et aider ainsi l’enfant à sécréter de la mélatonine.

Pendant la journée, Emmanuelle Rigeade conseille, en contraste, de bien profiter de la lumière du soleil -tout en se protégeant- et de sortir autant que l’on peut.

La clef du sommeil : la régularité

Pour le professionnel du sommeil, le maître-mot c’est la régularité. « Il est important d’avoir des horaires de coucher, plutôt précoces, rappelle Marc Rey. Dans une enquête réalisée lors de la journée du sommeil le 18 mars par l’INSV, on note que seuls 48% des parents couchent leurs enfants à une heure régulière tous les jours. »

Une régularité difficile à suivre à cette période de l’année pour certains parents eux-mêmes qui, voulant profiter des soirées ensoleillées plus longtemps avec le changement d’heure, peuvent faire traîner et décalent l’heure du coucher.

Pour la puéricultrice, un décalage général n’est pas forcément négatif. Tout dépend des habitudes et du rythme de vie de la famille et du moment qu’on respecte le nombre d’heures de sommeil dont a besoin l’enfant.

« Si on peut se le permettre, on peut aussi décaler le rythme de tout le monde la moitié de l’année, profiter davantage des soirées estivales et faire des balades le soir, estime-t-elle. Mais à condition qu’il ne faille pas lever l’enfant à 7h le lendemain pour la crèche. »

Moins de réveils précoces

Ce changement d’heure peut avoir un côté positif pour les parents d’enfants qui se réveillent en général à l’aube. « Un enfant au réveil précoce, qui se réveille d’habitude à 6h du matin, va se réveiller à 7h, expose Emmanuelle Rigeade. Psychologiquement, en tant que parents, c’est plus facile à vivre. »

L’important, quel que soit le nouveau rythme qu’on adopte, est de garder le même rythme la semaine et le week-end. « Si on décale l’enfant et qu’on change d’horaires en permanence, il va avoir plus de mal à mettre en place ses rythmes et des problèmes d’opposition au sommeil peuvent apparaître », note Marc Rey.

Le médecin glisse une autre règle d’or : pas d’écrans le soir. « Si vous occultez la lumière du soleil le soir mais que l’enfant est exposé à la lumière bleue, ça empêche de dormir », rappelle-t-il.

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