Changement climatique : l’année 2024 ajoute une nouvelle ligne alarmante aux « warming stripes »

Les bandes de réchauffement climatique montrent les températures moyennes mondiales, de 1850 à 2024. Les bandes bleues indiquent les années les plus froides, les rouges les plus chaudes.
Ed Hawkins, National Centre for Atmospheric Science, UoR. Les bandes de réchauffement climatique montrent les températures moyennes mondiales, de 1850 à 2024. Les bandes bleues indiquent les années les plus froides, les rouges les plus chaudes.

ENVIRONNEMENT - « Bravo à l’humanité ». C’est avec ce message teinté d’ironie que le célèbre climatologue Ed Hawkins commence l’année 2025. Le chercheur britannique a mis à jour son graphique des « climate stripes » avec une mauvaise nouvelle : une ligne rouge bordeaux a été ajoutée ce vendredi 10 janvier. Elle représente l’année 2024, qui s’est révélée être la plus chaude jamais enregistrée au niveau mondial, et a été marquée par de nombreuses catastrophes accentuées par le réchauffement climatique.

Réchauffement climatique : le seuil de + 1,5 °C dépassé en 2024, le climat est-il en train de s’emballer ?

« Mon simple graphique est-il utile ? », s’interroge le climatologue. Dans un article publié sur le site The Conversation, il rappelle le principe aussi simple qu’efficace de ce visuel, créé en 2018 : « un total de 175 bandes représentant chaque année depuis 1850, colorées en fonction de la température globale de l’année en question. Les bleus correspondent aux années froides, les rouges aux années chaudes ».

Malgré les alertes lancées par les scientifiques ces dernières décennies, l’année 2024 a dépassé la fameuse barre de + 1,5 °C de réchauffement par rapport à la période 1850-1900, une première dans l’histoire moderne.

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Sur le graphique d’Ed Hawkins, cela se traduit par une bande rouge, toujours plus foncée que celles des dernières années. Dans la réalité, ce nouveau cap de réchauffement s’est traduit par une série d’évènements extrêmes : plus de 1 000 morts en juin lors de chaleurs extrêmes pendant le pèlerinage de La Mecque, des inondations records en Afrique de l’Ouest et centrale, ou encore des ouragans violents aux États-Unis et aux Caraïbes.

« Les feux de forêt qui ravagent actuellement Los Angeles, en Californie, sont un exemple dévastateur de l’influence du changement climatique sur les conditions météorologiques », souligne également Ed Hawkins. Le scientifique rappelle par ailleurs que le phénomène est, ironiquement, causé par l’homme. « Bravo à l’humanité. Car c’est nous qui avons provoqué ce réchauffement rapide de la planète (..) De nombreux phénomènes météorologiques extrêmes ont été aggravés par notre dépendance à l’égard des combustibles fossiles », écrit-il.

Deux scénarios possibles pour les années à venir

Malgré ce constat alarmant, le climatologue ne perd pas espoir pour l’avenir. « Il n’est jamais trop tard pour agir », a-t-il écrit ce vendredi, avant de partager sur X une tout autre version de son graphique, comme vous pouvez le voir ci-dessous. Cette fois-ci, les bandes s’étendent jusqu’à l’année 2100, avec deux futurs possibles à partir de 2025 : l’un avec une action rapide pour réduire les émissions, l’autre avec des actions retardées.

Si le premier scénario promet un avenir aux tons cramoisis, proches de ce que l’on connaît actuellement, le second plonge l’humanité dans une zone inconnue, tirant vers un violet plus sombre. Selon le GIEC, d’ici 2100, le monde se sera réchauffé d’environ +2 °C pour un scenario de faibles émissions de gaz à effet de serre, et +3 °C pour un scenario d’émissions intermédiaires. Le réchauffement pourrait également atteindre +5 °C pour un scenario de très fortes émissions.

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« L’histoire racontée par ces bandes de réchauffement n’est pas encore terminée. Parce que nous sommes à l’origine de ces problèmes, nous pouvons aussi les résoudre », a estimé Ed Hawkins. L’agenda de 2025 s’annonce chargé pour ce qui concerne la lutte contre le changement climatique. L’année sera marquée par l’annonce par chaque pays signataires de l’Accord de Paris de nouvelles feuilles de route climatiques, pour les cinq années à venir.

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