Chambéry : un homme sans pass sanitaire condamné à 20 ans de prison pour avoir tiré sur des vigiles
En 2021, l'homme avait ouvert le feu sur deux vigiles lui refusant l'accès à un parc en marge d'une course solidaire, faute de pass sanitaire. La cour d'assises de Chambéry (Savoie) l'a condamné à purger une peine de 20 ans de réclusion criminelle.
La cour d'assises de Chambéry (Savoie) a condamné, ce mercredi 18 septembre, un homme à 20 ans de réclusion criminelle pour avoir tenté d'assassiner deux vigiles en 2021, rapportent France Bleu et Le Dauphiné Libéré. À défaut de pouvoir présenter un pass sanitaire, l'homme de 52 ans avait alors tiré sur les agents devant le parc du Verney où avait lieu la course contre le cancer du sein Odysséa.
Après un premier refus de laissez-passer et des insultes proférées à l'égard des vigiles, l'homme avait quitté les lieux. Sur le chemin, il avait contacté la police et expliqué son cas.
"Des vies foudroyées"
L'homme a assuré aux policiers contactés par téléphone qu'il s'est fait "agresser" et avait ajouté: "je vais prendre le matériel et leur mettre une balle dans la tête." L'homme reviendra une demi-heure plus tard devant le parc du Verney afin de mettre ses menaces à exécution: il tirera sur Younes, l'un des deux vigiles. La balle, qui a transpercé le doigt de Younes, manque de se loger dans le cou.
Le tireur avait alors pris la fuite et dans sa course avait menacé Mohammed, le collègue de Younes, qui avait tenté de le rattraper. Par chance, l'arme s'était enrayée. Mais, quelques mètres plus loin, l'agresseur avait visé à nouveau l'agent le touchant au ventre, sans toucher d'organe vital. "C'est un miracle et ce n'est pas à l'accusé qu'on le doit", a confié l'avocat général Pierre-Yves Michau lors de son réquisitoire.
Selon France 3 Auvergne Rhône-Alpes, les deux vigiles restent profondément marqués par l'incident survenu il y a trois ans. Maître Donguy, avocat des parties civiles, parle de vies "foudroyées".
"J'étais un homme heureux, j'avais un enfant d'un mois et tout a changé", précise Younes à la barre. Depuis 2021, il "garde de la distance" entre son fils et lui, de peur que ce dernier ne s'attache à un père qui pourrait disparaître du jour au lendemain.
Mohammed quant à lui, a perdu le sommeil et voit un psychiatre très régulièrement. "Je ne sais pas si j'ai bien fait de suivre le tireur", explique-t-il aux juges. Le vigile n'a, pour l'heure, toujours pas repris le travail. Le tireur, condamné à 20 ans de réclusion criminelle, pourra faire appel du jugement.