"Oui, c'est un viol": l'un des 51 accusés au procès de Mazan témoigne et reporte la faute sur Dominique Pelicot

Au micro de BFMTV, un homme d'une cinquantaine d’années reconnait avoir violé Gisèle Pelicot, mais semble minimiser son rôle et reporter la faute sur le principal accusé, Dominique Pelicot. Il sera entendu au tribunal d'Avignon (Vaucluse) ce vendredi 20 septembre.

Minimiser les faits? C'est la ligne de défense de plusieurs des accusés au procès des "viols de Mazan". À Avignon, 51 hommes sont jugés depuis début septembre pour avoir violé Gisèle Pelicot alors qu'elle était droguée par son ex-mari. L'un de ces accusés témoigne au micro de BFMTV, avant d'être entendu au tribunal ce vendredi 20 septembre.

"J'ai reconnu que oui, c'est un viol. J'ai pris conscience que je n'ai pas eu le consentement", explique à notre micro cet homme d'une cinquantaine d'années, après deux ans de détention provisoire.

"J'allais sur ce site coco.fr pour parler sexe ou me distraire. J'ai trouvé une occupation", raconte ce père de famille.

S'il reconnaît le viol, cet individu pointe le rôle de l'ex-mari de la victime, Dominique Pelicot. "C'est lui qui est venu me chercher", déclare-t-il.

Cet individu minimise son rôle et reporte la faute sur Dominique Pelicot, le principal accusé. "Je me suis laisser guider, j'ai perdu le contrôle de moi. Je ne suis pas resté des heures et des heures. À un moment j'ai été dégouté, c'était lui, il devenait rouge, il devenait fou, c'était son plaisir à lui", affirme-t-il.

Dominique Pelicot était-il un "chef d'orchestre" qui a organisé le viol de sa femme par des inconnus pendant des années? "Je ne les ai pas manipulés, ils sont complices", a-t-il déclaré ce mardi 17 septembre.

Lors d'une longue journée d'interrogatoire, le septuagénaire a réaffirmé que les 50 hommes jugés à ses côtés, qu'il avait rencontrés par internet, connaissaient l'état d'inconscience de sa femme. "Ils ne peuvent pas dire le contraire", assurant que "tous savaient".

"Je suis un violeur, comme ceux qui sont dans cette salle", a-t-il martelé, demandant pardon à Gisèle Pelicot qui "ne méritait pas ça".

Quelques jours plus tôt, un avocat de la défense avait choqué les parties civiles en affirmant qu'il y a "viol et viol". Une déclaration assumée à la sortie de l'audience. "Si l'auteur est trompé, s'est mépris, (...) il n'y a pas viol", avait expliqué Me Guillaume de Palma.

Il s'agit de la défense de plusieurs accusés dans cette affaire. Sur les 50 hommes accusés de s'être rendus à Mazan pour violer Gisèle Pelicot, beaucoup réfutent toute intention de violer. Ils affirment notamment qu'ils ne savaient pas que Gisèle Pelicot était droguée, qu'ils pensaient qu'il s'agissait d'un scénario sexuel consenti.

Article original publié sur BFMTV.com