C'est l'un des films les plus touchants de cette année et il est à voir au cinéma en famille !

DreamWorks
DreamWorks

CONSEILLÉ À PARTIR DE 6 ANS

Il était une fois : Le Robot Sauvage suit l’incroyable épopée d'un robot – l'unité ROZZUM 7134 alias “Roz” – qui après avoir fait naufrage sur une île déserte doit apprendre à s'adapter à un environnement hostile en nouant petit à petit des relations avec les animaux de l'île. Elle finit par adopter le petit d’une oie, un oison, qui se retrouve orphelin.

Ce qu'ils vont adorer : Quatorze ans après avoir brillamment donné vie aux Dragons du livre "How to Train Your Dragon" de Cressida Cowell, le réalisateur Chris Sanders - également à l'œuvre sur Les Croods et Lilo & Stitch - adapte le best seller de Peter Brown "The Wild Robot", pour les studios DreamWorks Animation. Publié en 2016, le roman illustré est le premier tome d'une trilogie et s'est classé à sa sortie n°1 de la liste des meilleures ventes du New York Times.

Le roman aborde de nombreuses thématiques que le cinéaste reprend dans son film et qui parleront autant aux adultes, qu'aux enfants. Car ce qui fait la force de cette œuvre au graphisme étonnant c'est qu'il comporte plusieurs niveaux de lecture : les enfants y verront l'histoire fantastique d'un robot obligé de s'adapter et d'élever un caneton, les parents y verront un film riche en émotion sur la parentalité (et sur le fait qu'on ne naît pas mère), tandis que les autres y verront une œuvre magistrale sur le changement et l'évolution, la différence, le rejet, l'écologie et l'empathie. Tous ces thèmes font du Robot Sauvage un film plein de sensibilité et de finesse et prouve qu'après Wall-E, les robots ont encore bien des choses à nous apprendre.

Le long métrage suit Roz, un robot censé aider les humains, qui se retrouve seul sur une île peuplée d'animaux. L'héroïne (oui Roz est un robot féminin doublé en VO par Lupita Nyong'o et en VF par Sara Martins) va donc s'adapter et apprendre à communiquer avec les différentes espèces qui peuplent l'île. Et bien qu'elle tente de les aider, tous vont la rejeter et la voir comme une intrus.

Obligée d'élever un oison, Roz va sans cesse devoir s'adapter afin de faire en sorte que son protégé survive et prenne son envol... Et si au départ les autres oies le rejettent, c'est bien la différence de Joli-Bec qui va en faire sa force. Mais les autres animaux ne sont pas en reste, puisque Roz va être épaulée par un renard et former avec lui une drôle de famille recomposée. La maman opossum et ses 7 bébés amusera pour sa part autant les parents que les enfants, qui y verront chacun un sous-texte différent.

Une peinture en mouvement

Autre particularité de ce film d'une grande tendresse : son graphisme. Dès le départ, Chris Sanders souhaitait que Le Robot Sauvage se démarque visuellement de ce qu'il avait déjà fait. Lors de notre rencontre avec le cinéaste, ce dernier nous confiait : "J'étais convaincu que nous avions besoin de ce niveau de sophistication pour que les gens voient l'histoire de la bonne manière, car il s'agit d'une histoire très puissante qui comporte beaucoup d'éléments complexes. Je voulais que les gens la voient de la même manière que je l'ai fait en lisant le livre."

Dès le développement du projet, des artistes se sont alors penchés sur le graphisme et ont développé un style révolutionnaire. "Je vous garantis que personne n'a jamais rien vu de tel auparavant. Il s'agit d'une peinture en mouvement." nous précise le cinéaste avant d'ajouter : "Une grande partie de cela provient de notre artiste de développement visuel qui a été l'un des principaux créateurs à réaliser des études et des croquis en couleur dès le début. Son style, impressionniste et très libre, m'a immédiatement attiré. J'ai rapidement compris que ce style était quelque chose que je souhaitais explorer dans le film, en espérant que notre produit final puisse être indissociable de ses études de couleur.

Quand on observe de près une peinture de ce type, elle semble n'être qu'un amas de couleurs. Mais en prenant du recul, tout s'assemble pour former une image magnifique. Dans ce film, nous avons donc ce que nous appelons une "peinture dimensionnelle". Plutôt que de construire des structures comme dans un film d'animation classique, nous avons créé de véritables peintures dimensionnelles. Bien qu'elles soient numériques, elles sont entièrement réalisées par des artistes, ce qui apporte cette chaleur analogique unique au toucher humain, ajoutant ainsi un poids émotionnel au film. On ne saurait trop insister sur l'importance de ce facteur pour que l'impact émotionnel de ce film soit retranscrit à l'écran. "

Ce qui peut les inquiéter : Le graphisme peu habituel justement peut au départ surprendre les plus jeunes enfants. Quand Roz arrive sur l'île les animaux sont méfiants et certains comportements ou regards pourraient effrayer les plus jeunes au début.

Plus tard, quand l'IA revient chercher Roz, certaines séquences de batailles pourraient impressionner les plus jeunes de manière assez brève.

Les thématiques abordées, parfois complexes, ne seront peut-être pas totalement comprises par les plus jeunes, mais elles ne devraient pas les perturber pour autant.

Ce qu'ils vont garder au fond d'eux : Toute la force du Robot Sauvage réside dans sa capacité à toucher un public de tous âges, chacun pouvant y trouver un message qui résonnera en lui. Les enfants y verront un appel à l'acceptation d'autrui et à l'idée que les différences peuvent devenir une véritable force. Ils apprendront à travers l'histoire de Joli-Bec que la diversité et l'empathie sont des valeurs essentielles.

Les plus grands, sensibilisés au harcèlement à l'école, percevront dans le rejet du petit canard une illustration du jugement porté sur la différence. Ils comprendront le poids des préjugés, tout en réalisant l'importance du soutien familial et amical face à l'adversité.

Les adultes y trouveront une réflexion plus large sur l'équilibre entre nature et technologie, et sur l'adaptation nécessaire pour coexister harmonieusement avec des environnements différents. Les parents y verront une profonde réflexion sur la parentalité, et plus particulièrement sur la maternité. On ne naît pas mère, la maternité n’est pas innée, mais elle s'apprend au fil du temps. Il faut s’adapter, évoluer, et lorsque l’enfant quitte le nid, il faut se "reprogrammer" et apprendre à vivre sans lui, en redéfinissant son rôle.

Ce que le réalisateur garde au fond de lui...

Lors de notre entretien avec Chris Sanders nous l'avons questionné sur ce qui l'avait pour sa part particulièrement touché dans l'histoire de Peter Brown.

"Je pense qu'il y a deux thèmes porteurs dans le film. Le premier, Peter Brown me l'a dit lorsque j'ai eu ma première conversation avec lui. Pendant qu'il écrivait le livre, l'idée qui lui passait par la tête comme principe directeur était l'idée que la gentillesse pouvait être une aptitude à la survie. Et c'est l'une des choses qui changent l'île, car Roz, le robot, est d'une gentillesse implacable. C'est ainsi qu'elle est programmée, ce qui est en contradiction avec le fonctionnement de l'île.

Mais l'autre chose qui va de pair avec cette situation, c'est l'idée que nous devons parfois changer notre programmation pour survivre. Tout tourne autour du changement. En fait, la définition même d'une histoire est le changement. Et l'idée que nous sommes des créatures d'habitudes. Je sais que c'est mon cas. Les moments de ma vie où j'ai dû changer ma façon de penser ont été difficiles. Mais plus tard, inévitablement, j'en ai été reconnaissant. Je pense que j'ai grandi en tant que personne parce que j'ai traversé ces épreuves. Je pense que ces deux thèmes en particulier sont exceptionnellement racontables et très puissants."

Le Robot sauvage est à voir en salles dès ce mercredi 9 octobre.

Lire la suite sur AlloCiné