"C'est non": l'hypothèse d'un gouvernement Castets sans LFI ne séduit pas les oppositions

Dans une interview à TF1, le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a suggéré un gouvernement NFP porté par Lucie Castets, sans ministres issus de son parti. Les premières réactions au centre et à droite y sont opposées.

Un gouvernement Lucie Castets du Nouveau Front populaire sans La France insoumise? C'est l'hypothèse lancée ce samedi 24 août par l'ancien candidat à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon.

Dans ce passage sur TF1, la figure de la gauche a questionné les "chefs des trois partis macronistes et de la droite": "le gouvernement de Lucie Castets, s'il ne comportait aucun ministre insoumis, est-ce que vous vous engagez à ne pas voter la censure et à lui permettre d'appliquer le programme pour lequel nous sommes arrivés en tête des élections législatives?".

L'objectif plus ou moins officieux: déterminer si le centre et la droite refusent un gouvernement de gauche incluant les insoumis, ou tout simplement un gouvernement de gauche. Au centre, la question d'un soutien à LFI dans les circonscriptions où le Rassemblement national pouvait l'emporter durant les législatives avait créé d'importants remous.

Les premières réponses n'ont pas tardé, à commencer par Bruno Retailleau, le président des Républicains au Sénat - qui participait vendredi aux consultations à l'Élysée sur la formation d'un gouvernement.

"Pour nous c’est non aux ministres LFI et non à un programme inspiré par LFI. Nous sommes opposés à leur participation à un gouvernement, comme à leurs idées. Leur projet, c’est un Bad Godesberg inversé de la gauche française. Un retour aux vieilles lunes de la gauche radicale qui déclasserait la France et appauvrirait les Français" a répondu l'élu de droite sur X.

L'idée n'a pas suscité plus d'enthousiasme chez Naïma Moutchou, membre de Horizons et vice-présidente de l'Assemblée nationale. La députée du Val d'Oise affirme ne soutenir "aucun gouvernement qui appliquerait un programme synonyme d'aller simple pour le Venezuela".

Un résumé regretté par Aurélien Rousseau, ancien ministre d'Élisabeth Borne et élu NFP des Yvelines. "Dans un moment comme celui que connaît notre pays, ce qui compte c'est la nuance", a répondu l'ex-ministre de la Santé à la porte-parole d'Horizons.

Enfin, une rare voix est venue d'un élu du groupe présidentiel Ensemble pour la République (ex-Renaissance), celle de Mathieu Lefèvre, élu du Val-de-Marne.

"Si c’est pour appliquer le programme des insoumis, censure en effet. Hausses massives d’impôts sur les classes moyennes et les retraités, désarmement de la police, fin de la dissuasion nucléaire, abrogation des lois retraites et immigration, apologie du terrorisme = censure", a-t-il répondu.

Cette réponse issue du camp présidentiel irrite l'insoumise Farida Amrani. Elle y voit la preuve que le refus de nommer Lucie Castets en raison de la présence des insoumis dans cette coalition n'était "qu'un prétexte". Elle a ensuite accusé les macronistes de représenter un danger "pour notre démocratie".

Article original publié sur BFMTV.com