"C'est le grand absent": Emmanuel Macron en retrait et isolé depuis la dissolution

Après une dissolution surprise, largement incomprise, et à l'origine d'une déroute de son camp, Emmanuel Macron s'est prudemment éloigné de la scène publique, et semble désormais chercher une approche pour interagir avec les Français.

Que faut-il lire entre les lignes dans la toute dernière intervention d'Emmanuel Macron? Le président de la République a pris la peine, mercredi 22 janvier, de répondre à un vidéaste sur Tiktok se plaignant de ne pas pouvoir payer au péage avec son téléphone sans risquer une amende pour l'usage de cet appareil au volant.

Se saisissant de cette banale plainte du quotidien, Emmanuel Macron a annoncé avoir "passé le dossier au ministre de l'Intérieur". "On va collectivement régler ça", a répondu le chef de l'État, démontrant d'un intérêt pour des soucis à petite échelle. Ou serait-ce le symptôme d'une furieuse envie d'exister?

"Emmanuel Macron qui joue le TikTokeur, il y a un côté 'je ne peux pas m'en empêcher", confie à BFMTV un ancien ministre. "Pour lui, la vérité est ailleurs. La personne qu’il croise dans la rue et qui lui dit quelque chose, ça l’intéresse".

Le chef de l'État semble aussi s'intéresser au musée du Louvre, dont la présidente vient d'alerter sur l'état de délabrement. Emmanuel Macron doit ainsi prononcer un discours depuis le musée le plus visité du monde mardi prochain. "Le président de la République semble vouloir s’emparer du sujet", fait valoir l'un de ses proches.

Depuis l'annonce surprise de la dissolution et la déroute du camp présidentiel aux législatives qui s'en est suivie, Emmanuel Macron apparaît plus isolé que jamais. "Autour du président, les meilleurs conseillers sont partis", témoigne un ministre en exercice. Une lassitude après de longues années de service depuis 2017? Ou le symbole d'un déplacement du pouvoir loin de l'Élysée, entre le Parlement et un gouvernement moins contrôlé par son groupe?

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Même son petit cercle semble coupé du président depuis cette dissolution si incomprise, y compris au sein de son propre camp. "Le président a eu une période où il ne répondait plus", nous explique un responsable du bloc central.

Un isolement concomitant à un retrait prudent de la scène politique. Emmanuel Macron se montre ainsi plus discret depuis la nomination de Michel Barnier, censuré trois mois plus tard, puis celle de François Bayrou, qu'il aurait en partie subie.

"Emmanuel Macron, c'est le grand absent. Il n'est plus dans la tête des gens. Il y a un air de fin de deuxième mandat de Jacques Chirac", persifle un parlementaire du groupe Les Républicains.

Mais le président tenterait-il un "come-back", après avoir formulé une sorte de mea culpa sur la dissolution au soir du 31 décembre, lors de ses voeux aux Français? "Ces derniers temps, il reçoit de nouveau ses proches", indique encore le responsable du bloc central. À l'occasion de déjeuners, il réunit ponctuellement des députés autour de sa table.

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Outre son discours à venir au Louvre, Emmanuel Macron ambitionnait également un déplacement dans les Hauts-de-France, au contact des Français, ce jeudi 23 janvier. L'objectif était de montrer l'importance et l'utilité du soutien économique de l'État. Un rendez-vous décalé au 30 janvier en raison des obsèques de son ancien ministre de l'Agriculture Didier Guillaume.

Tout en se faisant plus discret sur la scène nationale, Emmanuel Macron est toutefois resté actif à l'échelle internationale, à l'image de sa rencontre à l'Élysée avec le chancelier allemand Olfar Scholz le 22 janvier, avec qui il s'est attelé à donner l'image d'un couple franco-allemand uni, y compris au sein de l'UE, face au "défi" posé par Donald Trump.

Article original publié sur BFMTV.com