"C'est effroyable": l'affaire des viols de Mazan hante ses habitants

51 accusés, une seule victime et un village: Mazan. Le procès de l'affaire dite des viols de Mazan va s'ouvrir ce lundi 2 septembre devant la cour criminelle départementale du Vaucluse. Ce procès, c'est celui d'un mari accusé d’avoir drogué son épouse pour la violer et la livrer à des inconnus pendant près dix ans.

Le couple était alors installé à Mazan, un petit village aux 6.000 âmes situé au pied du Mont Ventoux. Et à quelques jours de l'ouverture du procès, les habitants restent très durement marqués par cette sordide affaire de soumission chimique et de viols.

"On s'imagine pas qu'un mari fasse ça"

"C'est effroyable, c’est des choses qu'on n'imagine même pas", a rapporté Daniel, installé dans le village depuis quelques années, auprès de France Bleu Vaucluse. "On ne s'imagine pas qu'un mari fasse ça à sa femme. Et les gens qui y sont allés, ils voyaient bien que la femme ne bougeait pas. Vraiment, ça a choqué", a poursuivi une autre habitante.

Pendant une dizaine d'années, un mari a drogué son épouse à son insu et a recruté des hommes en postant des annonces sur des forums internet. Ces hommes se rendaient alors au domicile du couple, la nuit en toute discrétion, où ils se livraient à des relations sexuelles sur la victime inconsciente tandis que son époux filmait les ébats. Jamais, elle ne s'est rendue compte des viols.

Car l'affaire a débuté presque de manière fortuite quand en septembre 2020, trois femmes ont porté plainte contre un homme qu'elles accusent d'avoir filmé sous leur jupe dans les rayons d’un supermarché à Carpentras. Trois plaintes qui ont levé le voile sur une affaire indicible.

"À l'extérieur, Mazan est référencé comme le "village du violeur"

À Mazan, les connaissances du mari, et accusé, ne parviennent toujours pas à réaliser. "On est tombé de très, très haut", a indiqué un homme qui jouait au tennis avec l’accusé, auprès de France Bleu Vaucluse. "Il passait le dimanche avec son vélo et son petit chien dans le panier. Il faisait vraiment office de père tranquille, insoupçonnable."

"Ce qui est inquiétant dans l'affaire, c'est que ce type de faits concerne des gens qui sont comme vous et moi, qui circulent dans la rue, qui vont dans les commerces, qui sourient, qui disent bonjour à tout le monde", a rapporté Louis Bonnet, maire de Mazan à nos confrères.

Cette affaire a aussi écorné l’image du village. "À l'extérieur, Mazan est référencé comme le "village du violeur", a rapporté Louis Bonnet. “Et pour nous, ce n'est pas une bonne promotion. Mais bon, la société est comme ça, donc on fait avec."

Article original publié sur BFMTV.com