"C'est la deuxième fois": ces habitants du XIe arrondissement de Paris ont renoué avec l'horreur

La rue Nicolas Appert à Paris où est survenue l'attaque à l'arme blanche vendredi matin.  - Stéphane de Sakutin
La rue Nicolas Appert à Paris où est survenue l'attaque à l'arme blanche vendredi matin. - Stéphane de Sakutin

Comme un nouveau cauchemar qui se répète pour le quartier. Cinq ans après l'attaque contre la rédaction de Charlie Hebdo, les habitants de la rue Nicolas Appert on revécu l'horreur alors que se tient en ce moment même le procès des attentats de janvier 2015.

Témoin de l'attaque survenue vendredi matin dans la rue Nicolas Appert dans le 11e arrondissement, Claude Ibanez a assisté depuis son balcon à l'arrivée des secours:

"J'ai vu une femme ensanglantée qui hurlait, il y avait une grande fente sur sa tête et son crâne", raconte le riverain. "Des personnes sont venues [...] l'ont portée et l'ont fait entrer dans des bureaux situés en face."

"C'est difficile de supporter le choc"

Cette fois ci, c'est une autre rédaction qui a été touchée. Deux collaborateurs de l'agence de presse Premières Lignes ont été grièvement blessés par l'attaque à l'arme blanche, visés a priori au hasard par l'assaillant. Leurs jours ne sont "pas en danger" a assuré le Premier ministre Jean Castex.

Les deux victimes, touchées au haut du corps, ont d'abord été secourues par les personnes présentes sur place. L'un des collègues de Pierre, qui travaille dans des bureaux voisins, a notamment prodigué les premiers soins à la jeune femme blessée avant l'arrivée des secours.

"ll a fait pression sur la plaie avec ce qu'il a pu trouver [...] il l'a tenu éveillée et a évité qu'elle s'évanouisse avant l'arrivée des pompiers", relate Pierre.

Khiera, concierge, assiste à la prise en charge des blessés. Une scène qui lui remémore aussitôt un triste souvenir.

"C'est la deuxième fois que je vois ça. Je suis un être humain, j'ai 62 ans c'est difficile de supporter le choc", témoigne-t-elle.

"Des amis" pour certains

Pour Pierre-Olivier, le patron du bar Le Poulailler, les personnes attaquées sont bien plus que de simples clients.

"On les connaît très très bien, la plupart c'est des amis. Ça nous met une boule, ce ne sont pas des choses agréables à vivre", confie le gérant.

Les faits sont d'autant plus glaçants qu'ils se sont produits quasiment à la même heure que l'attaque de janvier 2015, un attentat en partie filmé par l'agence audiovisuelle Premières Lignes.

"Ca reste un symbole et cela restera un symbole. Plein de gens ne savent pas que Charlie Hebdo ne sont plus là et qu'ils sont partis, mais ça reste un symbole et on est en plein dans le procès donc on parle de cette rue, de ce quartier", explique Marie, habitante, "les riverains sont aussi touchés par cette histoire".

Article original publié sur BFMTV.com