Cessez-le-feu entre Israël et Gaza : 90 prisonniers palestiniens libérés au premier jour de la trêve

Cessez-le-feu entre Israël et Gaza : 90 prisonniers palestiniens libérés au premier jour de la trêve

INTERNATIONAL - Un premier échange de prisonniers. Après la libération de trois otages israéliennes aux mains du Hamas à Gaza, Israël a libéré à son tour 90 prisonniers palestiniens ce dimanche 19 janvier au soir, dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu conclu entre les deux parties.

Gaza : les trois otages israéliennes retrouvent leurs proches à l’hôpital de Tel Aviv, le moment émouvant

« Ce soir, 90 terroristes ont été (...) libérés » de la prison militaire d’Ofer, en Cisjordanie occupée, et d’un centre de détention à Jérusalem, indique un communiqué de l’Autorité pénitentiaire israélienne.

Une foule en liesse a acclamé ce lundi peu après 1h30 du matin (heure locale) le passage de bus transportant les prisonniers libérés. Ils étaient une centaine à accueillir le passage du bus sur une route de Beitunia menant à Ramallah, siège de l’Autorité palestinienne.

PUBLICITÉ

Certains brandissaient des drapeaux palestiniens ou d’autres divers mouvements politiques palestiniens, notamment celui du Hamas, sur fond de feux d’artifice comme vous pouvez le voir dans les vidéos ci-dessus. « Le peuple veut les Brigades al-Qassam », ont chanté des jeunes palestiniens dans la foule, en référence à la branche armée du Hamas.

Des membres du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) étaient visibles à bord des bus, de même que des détenus libérés saluant la foule en souriant. Simultanément à l’arrivée des bus à Beitunia, d’autres prisonniers ont été libérés et conduits par les autorités israéliennes chez eux, à Jérusalem.

Parmi les prisonniers qui devaient être libérés figure Khalida Jarrar, figure du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), mouvement d’obédience marxiste classé « organisation terroriste » par Israël, les États-Unis et l’Union européenne. Figuraient également sur la liste deux sœurs de Saleh al-Arouri, haut dirigeant du Hamas tué par une frappe attribuée à Israël à Beyrouth en janvier 2024.

33 otages israéliens et 1 900 prisonniers palestiniens doivent être libérés

Selon ses termes de la trêve, 33 otages israéliens doivent être libérés dans une première phase de six semaines. En échange, les autorités israéliennes ont dit qu’elles libéreraient dans ce délai quelque 1 900 Palestiniens. L’accord de trêve précise par ailleurs que 236 Palestiniens condamnés à perpétuité pour avoir commis ou participé à des attaques ou attentats et devant être libérés dans le cadre de l’échange, seront exilés, essentiellement vers le Qatar ou la Turquie.

PUBLICITÉ

Le cessez-le-feu est entré en vigueur ce dimanche à 9h15 (heure locale) avec près de trois heures de retard, le Hamas ayant tardé à fournir la liste des trois otages israéliennes devant être libérées le jour même. Le mouvement a fait état de « complications sur le terrain » et de « la poursuite des bombardements ».

En fin d’après-midi, un dirigeant du Hamas a déclaré à l’AFP que « les trois otages » avaient été « remises au Comité international de la Croix-Rouge » à Gaza-ville, puis l’armée israélienne a confirmé leur arrivée en Israël.

L’espoir d’une paix durable

Il s’agit de l’Israélo-britannique Emily Damari (28 ans) et de l’Israélo-roumaine Doron Steinbrecher (31), capturées au kibboutz Kfar Aza, ainsi que de Romi Gonen (24), enlevée au festival de musique Nova, lors de l’attaque menée par le Hamas le 7 octobre 2023 en Israël qui a déclenché la guerre à Gaza.

Pendant ce temps, dans la bande de Gaza, des milliers de déplacés palestiniens ont pris la route au milieu d’un paysage apocalyptique pour rentrer chez eux. « Nous n’avons même pas pu trouver l’emplacement exact de nos maisons » en raison de « l’ampleur des destructions », s’est désolée à Rafah (nord) Maria Gad El Haq, qui fait partie des 2,4 millions de Palestiniens dont la majorité a été déplacée par la guerre.

PUBLICITÉ

L’entrée en vigueur de l’accord, intervenu à la veille du retour à la Maison Blanche de Donald Trump, nourrit l’espoir d’une paix durable dans le territoire palestinien, bien que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ait prévenu qu’Israël se réservait « le droit de reprendre la guerre si besoin ». La branche armée du Hamas a dit de son côté que la trêve dépendait du « respect des engagements » par Israël.

À voir aussi sur Le HuffPost :

Gaza : les trois premières otages libérées par le Hamas sont arrivées en Israël

Cessez-le-feu à Gaza : les différentes étapes du processus de trêve qui commence dimanche 19 janvier