Cessez-le-feu à Gaza : la trêve a eu trois heures de retard, on vous explique pourquoi
Israël a conditionné l’entrée en vigueur du cessez-le-feu à la réception d’une liste d’otages libérables par le Hamas dès ce dimanche, que ce dernier a tardé à publier.
GAZA - Un début de trêve dans la confusion. Le cessez-le-feu à Gaza est entré en vigueur avec trois heures de retard ce dimanche 19 janvier. Moins d’une heure avant 7 h 30 (heure de Paris), moment prévu pour l’application de l’accord de trêve avec le Hamas, Israël a prévenu qu’il ne l’appliquerait pas tant que le mouvement islamiste palestinien n’aurait pas transmis une liste attendue d’otages devant être libérés dans la journée.
Cessez-le-feu à Gaza : les différentes étapes du processus de trêve qui commence dimanche 19 janvier
Le Hamas a finalement publié la liste plus tard dans la matinée, officialisant un nouvel horaire de cessez-le-feu à partir de 10 h 15 (heure de Paris). Le HuffPost revient sur le fil des événements.
· Israël repousse la trêve
Benjamin Netanyahu « a procédé cette nuit à une évaluation sécuritaire concernant le retard dans la réception de la liste des otages qui devraient être libérés », avait indiqué très tôt ce dimanche le bureau du Premier ministre israélien. Une situation nébuleuse qui a débouché avant 7 heures du matin sur une explication du Hamas.
Le mouvement islamiste palestinien a reconnu un « retard » dans la diffusion de cette liste de trois noms d’Israéliennes dont la libération était prévue ce dimanche selon les termes de l’accord. En réaction, Israël a posé un ultimatum, après avoir informé son armée « que le cessez-le-feu censé entrer en vigueur à 8 h 30 (heure de Gaza) ne commencera pas tant qu’Israël n’aura pas la liste des otages devant être libérés et que le Hamas s’est engagé à lui fournir ». Le Hamas a répondu qu’il avait bien l’intention de respecter l’accord, évoquant uniquement un retard pour « des raisons techniques sur le terrain ».
· Les bombardements continuent
Faute de trêve, Israël a donc prévenu que ses opérations militaires en territoire palestinien se poursuivaient ce dimanche matin, au-delà de l’heure fixée par la trêve. L’armée « continue de mener des attaques en ce moment même dans la bande de Gaza » car « le Hamas ne tient pas ses engagements », a ainsi expliqué à la télévision le contre-amiral Daniel Hagari, son porte-parole.
Et rapidement, de premiers bombardements israéliens sur le nord de Gaza ont été rapportés par des journalistes de l’AFP. La Défense civile de la bande de Gaza a annoncé dans la matinée la mort de huit personnes tuées par des bombardements depuis l’heure à laquelle le cessez-le-feu aurait dû commencer.
· Liste envoyée, cessez-le-feu instauré
Après trois longues heures d’inquiétudes sur la mise en place de l’accord, le Hamas est parvenu à publier cette liste sur laquelle se trouvent les noms de trois otages israéliennes enlevées le 7 octobre 2023.
Auprès de l’AFP, un haut responsable du Hamas a déclaré qu’Israël allait recevoir « incessamment » la liste. Une preuve de bonne foi pour que « l’échange (otages/prisonniers) se déroule comme prévu ». Israël a rapidement confirmé la réception de « la liste des otages », avant d’indiquer un nouvel horaire de trêve. Parmi les principaux pays médiateurs, le Qatar a finalement officialisé l’entrée en vigueur de la trêve à 10 h 15, heure française.
· Ce que prévoit l’accord
L’accord, arraché par les médiateurs mercredi, quelques jours avant l’investiture du nouveau président américain Donald Trump, avait immédiatement nourri les espoirs de paix durable malgré un avertissement de Benjamin Netanyahu. Ce dernier avait prévenu qu’il s’agissait « d’un cessez-le-feu provisoire » et que son pays se gardait « le droit de reprendre la guerre si besoin et avec le soutien des États-Unis ».
Selon les termes de l’accord, les hostilités doivent donc cesser ce dimanche et 33 otages israéliens doivent être libérés, dans une première phase étalée sur six semaines. En échange, Israël doit libérer 737 prisonniers palestiniens, selon le ministère israélien de la Justice.
À cette heure, seule Israël a pu récupérer le corps d’un soldat détenu à Gaza depuis 2014 et déclaré mort par Tel-Aviv depuis lors. Selon l’armée de l’État hébreu, les restes du sergent-chef Oron Shaul ont été retrouvés lors d’une « opération secrète spéciale » à Gaza, avec l’aval du Hamas dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu initial.