Publicité

Le cerveau humain traite les odeurs en stéréo

CHRISTOPHER VILLANO/IMAGE SOURCE via AFP

Les rats, les taupes, les chiens ou encore les fourmis… Autant d’espèces pour lesquelles les scientifiques ont montré, ces dernières années, qu’elles étaient dotées d’un sens de l’odorat directionnel. Autrement dit, elles savent situer assez précisément d’où provient l’odeur selon la narine par laquelle est entrée la molécule odorante.

Que dire de l’humain ? Ses narines fonctionnent aussi comme deux organes indépendants, un peu comme si nous avions deux nez. Et un travail piloté par l’université de Pennsylvanie, dont les résultats viennent d’être publiés dans la revue Current Biology, montre que, dans le cerveau, les informations provenant des deux narines sont traitées de façon différente. Mais les humains sont assez médiocres pour discriminer la localisation d’une odeur.

Des électrodes dans le cerveau de volontaires éveillés

Cette étude a été menée sur des patients volontaires atteints d’épilepsie, dont les médecins essayaient de comprendre l’origine en enregistrant l’activité de différentes zones du cerveau à l’aide d’électrodes. “Les participants étaient éveillés pendant l’intervention au cours de laquelle les neurobiologistes ont présenté des petits tubes avec des odeurs [café, banane, orange] à un centimètre de l’une ou l’autre narine, ou bien des deux”, détaille Nature. Ce qui intéressait en particulier les chercheurs : le cortex piriforme, une petite région cérébrale située dans le lobe temporal qu’on sait impliquée dans le traitement des odeurs.

Qu’ont-ils observé ? Quand une odeur était présentée à une seule narine, le côté du cortex piriforme le plus proche de la narine en question s’activait en premier, puis il y avait une réaction du côté opposé. “Tout se passe comme s’il y avait en fait deux représentations olfactives différentes, ce qui correspondait aux informations olfactives de chaque narine”, a expliqué à la revue anglaise Naz Dikecligil, le premier auteur de l’étude.

Mais si les deux narines étaient stimulées simultanément, il se produisait quelque chose d’inattendu : les deux côtés du cortex piriforme reconnaissaient l’odeur plus vite que si celle-ci avait été présentée à une seule narine à la fois. Autrement dit, l’information olfactive était captée plus rapidement.

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :