Certains paresseux ne survivront pas au réchauffement climatique

Il y a ceux qui parviendront à s’adapter au changement climatique et ceux qui ne le pourront pas. Chez les paresseux à deux doigts (Choloepus hoffmanni et Choloepus didactylus), les populations qui vivent dans la forêt tropicale de haute altitude appartiennent à la deuxième catégorie, d’après une étude publiée dans PeerJ Life & Environment. Autrement dit, elles “pourraient être incapables de survivre aux augmentations de température [+ 2 à 6 °C selon les estimations] prévues pour 2100”, résume la chercheuse Rebecca Cliffe, de l’université galloise de Swansea, dont les propos sont rapportés par Cosmos Magazine.

Les paresseux, on le sait, sont des mammifères arboricoles d’une lenteur extrême, ce qui limite leur capacité à chercher et à ingurgiter de la nourriture, des feuilles faiblement énergétiques qui plus est. Or, en règle générale, la hausse des températures augmente le métabolisme des animaux, donc leurs besoins énergétiques, donc de nourriture. La question de l’adaptation des paresseux au dérèglement climatique se posait.

Un déséquilibre énergétique fatal

Pour en savoir plus, des chercheurs britanniques ont étudié douze adultes hébergés dans le Sloth Sanctuary du Costa Rica. “En mesurant la température corporelle et la consommation d’oxygène ([un bon indicateur du métabolisme]), [ils] ont montré que les paresseux vivant à basse ou haute altitude répondaient différemment aux températures ambiantes allant de 18 à 34 °C”, indique Cosmos.

Alors que les paresseux qui vivent à basse altitude ralentissent leur métabolisme, donc leur besoin en nourriture, lorsque les températures augmentent, leurs compatriotes des hauteurs en sont incapables. “Un réchauffement de l’air, même relativement faible, les pousserait dans une situation où il serait impossible de faire coïncider leur consommation et leurs apports énergétiques”, écrivent les chercheurs dans leur article.

Quant à la possibilité de migrer, elle semble écartée par les spécialistes tant cet animal présente une “flexibilité géographique limitée”.

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