Le Cern prêt à ralentir ses activités pour faire des économies d’énergie

PHOTO FABRICE COFFRINI/AFP

Alors que la Russie ferme le robinet du gaz et que la sécheresse a fragilisé la production d’énergie hydraulique et nucléaire, la menace plane sur la fourniture d’électricité en Europe. Par conséquent, les prix s’envolent et des coupures sont à craindre cet hiver. Une situation qui n’épargne personne, ni aucun secteur. Pas même les équipements scientifiques.

“La crise de l’énergie en Europe risque de freiner les expériences sur les forces fondamentales de la nature”, révèle le Wall Street Journal. Le Cern, l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire, qui compte 23 États membres, se prépare à ralentir, voire à arrêter certains de ses équipements ultra-perfectionnés. Le but : tout faire pour éviter la panne d’électricité dans la région, assure Serge Claudet, responsable du plan de gestion de l’énergie du Cern.

En période de pointe, le Cern, gigantesque complexe à cheval sur la France et la Suisse, consommerait près de 200 mégawatts d’électricité, soit un tiers de plus que la ville voisine de Genève, d’après le quotidien américain.

Éviter l’arrêt brutal

Parmi les huit accélérateurs et deux décélérateurs de particules, qui permettent aux scientifiques d’étudier l’antimatière sur le site, se trouve le Grand collisionneur de hadrons (LHC), un anneau de 27 kilomètres de circonférence formé de milliers d’aimants supraconducteurs. Une machine à 4,4 milliards d’euros, célèbre pour avoir permis la détection du boson de Higgs, il y a dix ans.

Selon Serge Claudet, l’objectif du Cern est de maintenir le LHC en activité et surtout d’éviter un arrêt soudain qui pourrait le perturber. “Le Cern est en pourparlers avec son fournisseur d’électricité, EDF, afin d’être prévenu vingt-quatre heures à l’avance si le centre doit réduire sa consommation d’énergie”, précise-t-il au Wall Street Journal. Le quotidien ajoute :

“Le Cern suspendrait en priorité d’autres accélérateurs avant le Grand collisionneur de hadrons, soit une baisse de la consommation d’électricité qui pourrait atteindre 25 %.”

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