Un centre d’accueil de migrants à Menton ? La préfecture des Alpes-Maritimes répond

Le poste frontière entre la France et l’Italie à Menton (image d’illustration)
picture alliance / picture alliance via Getty Image Le poste frontière entre la France et l’Italie à Menton (image d’illustration)

MIGRATION - La crise de Lampedusa continue d’attiser les tensions européennes mais aussi françaises. L’île italienne a vu un afflux de migrants débarquer sur ses côtes, la semaine dernière, alors que son centre d’accueil ne dispose de places que pour quelques centaines de personnes. De quoi générer une crise humanitaire puis diplomatique, comme Le HuffPost l’expliquait ici.

Invité ce lundi 18 septembre sur Europe 1, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé qu’il se rendrait à Rome dans la journée pour livrer un message de « fermeté » face aux traversées clandestines. Le locataire de Beauvau a écarté toute possibilité pour la France d’accueillir une partie de ces migrants, ajoutant que Paris voulait « aider l’Italie à tenir sa frontière » extérieure.

À la mi-journée, toutefois, Nice-Matin et BFMTV Côte d’Azur ont évoqué la création d’un « centre pour migrants » sur la commune de Menton. Selon la chaîne d’information en continu, qui cite comme source la protection civile et la police aux frontières, il est question de « réquisitionner » un espace pouvant accueillir « au moins 150, voire 200 personnes par jour au maximum ».

Pas encore de « réquisition »

Quelques heures plus tard, la préfecture des Alpes-Maritimes a finalement apporté quelques précisions, dénonçant une « fake news ». Auprès de nos confrères de Nice-Matin, elle évoque « une anticipation » et non « une réquisition » pour la création d’un centre d’accueil. Rien n’est encore « décidé », ajoute un porte-parole auprès de 20 Minutes. Sur Twitter, la préfecture « dément catégoriquement tout projet de création d’un camp de migrants à Menton ».

Néanmoins il est bien question de trouver plus de place et d’augmenter « temporairement les capacités du local de police pour les étrangers en situation irrégulière interpellés, avant leur remise aux autorités italiennes ».

« Il est vrai que nous avons contacté une association pour qu’elle soit à même de venir en aide à la PAF (Police Aux Frontières) dans des locaux qui restent à définir », a ainsi précisé le préfet des Alpes-Maritimes Bernard Gonzalez, avant de confirmer auprès de BFMTV qu’il n’est néanmoins « pas question de créer un camp de migrants à Menton ».

Selon nos confrères de Nice-Matin, le site n’est pas encore choisi alors qu’actuellement, « la police aux frontières dispose d’une centaine de places potentielles au poste-frontière Saint-Louis ».

Vers un nouveau « pacte migratoire »

Ce week-end, face au débat sur le partage des responsabilités au sein de l’Union européenne, la présidente de la Commission Ursula von der Leyen a évoqué l’aboutissement tout proche du nouveau pacte migratoire.

Cette réforme attendue depuis trois ans doit mettre fin au règlement de Dublin. Les ministres de l’Intérieur des 27 sont parvenus début juin à un accord à la majorité qualifiée qui prévoit un système de solidarité obligatoire mais « flexible » dans la prise en charge des demandeurs d’asile.

Dans le détail, l’accord, encore préliminaire à ce stade, prévoit que les États membres accueillent un certain nombre de demandeurs arrivés dans un pays de l’UE soumis à une pression migratoire. Ou à défaut d’apporter une contribution financière équivalente à 20 000 euros par réfugié non relocalisé.

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